Pour M. Trump, les États-Unis « ne peuvent pas continuer à être les gendarmes du monde »

En matière de politique étrangère, et par certains égards, le président américain, Donald Trump, semble s’inspirer avec la doctrine établie en 1823 par l’un de ses prédécesseurs, à savoir James Monroe. En résumé, les affaires du continent américain regardaient les États-Unis tandis que celles de l’Europe ne devaient concerner que les seuls Européens.

Ainsi, lors de sa première visite à des forces américaines déployées sur un théâtre extérieur, en l’occurence à la base aérienne d’Al-Assad, à environ 160 km à l’ouest de Bagdad, le 26 décembre, M. Trum a affirmé que les États-Unis « ne peuvent pas continuer à être le gendarme du monde » afin de justifier sa décision de mettre un terme aux opérations menées contre l’État islamique [EI ou Daesh] par ses troupes en Syrie. « C’est injuste quand le fardeau est entièrement sur nous », a-t-il ajouté.

Cela étant, et à plusieurs reprises, Donald Trump a évoqué l’idée d’une option militaire au Venezuela, afin de renverser le régime de Nicolas Maduro. Et cela alors que la crise économique et politique que traverse ce pays est susceptible de déstabiliser ses voisins, à commencer par la Colombie, proche alliée des États-Unis.

« Nous sommes éparpillés à travers le monde. Nous sommes dans des pays dont la majorité des gens n’ont même pas entendu parler. Franchement, c’est ridicule. En Syrie, [le président turc] Erdogan a dit qu’il voulait éliminer l’EI, ce qu’il en reste. Et l’Arabie saoudite vient de dire qu’elle allait payer pour du développement économique. Ce qui est formidable, ça veut dire que nous ne devrons pas payer », a encore déclaré M. Trump.

Cette déclaration s’inscrit dans le droit fil des propos tenus deux jours plus par le chef de la Maison Blanche. Via Twitter, il avait assuré qu’il n’aimait pas voir « certains pays profiter de leur amitié avec les États-Unis à la fois pour la Protection militaire et le Commerce. »

Cela étant, M. Trump a aussi indiqué qu’il n’envisageait « pas du tout » de retirer les forces américaines d’Irak, expliquant y voir même la possibilité d’utiliser ce pays « comme une base si nous devions intervenir en Syrie ».

« Si nous voyons l’EI faire quelque chose qui nous déplaît, nous pourrions les frapper si vite et si fort qu’ils ne réaliseraient même pas ce qui leur arrive », a affirmé M. Trump, qui n’exclut pas de « revenir aider » en Syrie « à un moment donné », si les « circonstances l’exigent. »

« Vous semez la peur dans le cœur de nos ennemis et apportez du réconfort à tous nos alliés et à ceux qui chérissent la paix. Et nous voulons la paix. Et le meilleur moyen d’avoir la paix, c’est la force. Quand nous sommes forts, nous avons la paix. Si nous ne sommes pas forts, vous savez ce qui se passe. Donc, nous sommes plus forts que jamais », a aussi lancé M. Trump à l’adresse des militaires américains présent à Al-Asad.

« L’Amérique est un pays épris de paix. Mais rassurez-vous, si nous sommes obligés de nous battre, nous engagerons l’ennemi avec une force écrasante comme jamais auparavant – comme personne ne l’a jamais vue auparavant », a egalement assuré le chef de la Maison Blanche, après avoir laissé entrendre que le budget du Pentagone augmenterait de nouveau l’an prochain. « Je veux voir les coûts diminuer, aussi. Mais pas quand il s’agit de nos militaires », a-t-il dit.

Par ailleurs, une rencontre entre M. Trump et le nouveau Premier ministre irakien, Adel Abdel Mahdi, était initialement au programme. Mais pour des raisons de sécurité et un problème d’agenda [« une divergence de points de vue quant à l’organisation de la rencontre », a expliqué une porte-parole du Pentagone], cela n’a pas pu se faire. Les deux hommes devraient se voir bientôt, mais à Washington.

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