Le Venezuela accuse le Guyana d’avoir violé ses eaux territoriales

En 2015, faisant déjà face à une crise économique qui n’a cessé d’empirer depuis [et c’est un euphémisme], le président vénézuélien, Nicolas Maduro, fit monter la tension avec le Guyana, une ancienne colonie du Royaume-Uni devenue l’un des plus petits pays d’Amérique latine. Comment? Tout simplement en signant un décret revendiquant les eaux territoriales situées face à l’Esequibo, un région est riche en pétrole qui représente les 2/3 du territoire de l’ex-Guyane britannique.

À l’époque, Caracas voyait une « provocation » dans le fait que Georgetown venait d’accorder un contrat de prospection pétrolière au groupe américain ExxonMobil.

« Tout cela fait partie d’une stratégie de provocation qui dispose du soutien déterminé et du financement de transnationales pétrolières, telle qu’ExxonMobil et d’importants centres de pouvoir à Washington, incluant le Pentagone », avait affirmé Nicolas Maduro.

Puis les choses se tassèrent… Jusqu’au 23 décembre. En effet, Ce jour-là, le Venezuela a annoncé que sa marine venait d’intercepter et de chasser de ses « eaux territoriales » deux navires d’exploration sismique travaillant pour ExxonMobil, avec l’autorisation du Guyana.

Les navires « Ramform Thethys » [battant pavillon des Bahamas] et Delta Monarch [Trinidad et Tobago] naviguaient dans une zone maritime disputée par les deux pays. D’où la réaction de Georgetown, qui, à son tour, a accusé la marine vénézuélienne d’avoir « violé » ses eaux territoriales. Et de qualifier d’acte « illégal, agressif et hostile » l’interception d’un des deux bâtiments [en l’occurrence, le Ramform Thethys]. Pour une raison à éclaircir, le Guyana n’a en effet pas mentionné le cas du Delta Monarch…

Le Ramform Thethys appartient à la compagnie norvégienne Petroleum Geo-Services (PGS), laquelle a confirmé effectuer des relevés sismiques pour le compte d’ExxonMobil. Le groupe américain a indiqué, plus tard, que ce travail de prospection allait être suspendu jusqu’à ce qu’il puisse reprendre « en toute sécurité. »

Quoi qu’il en soit, le Guyana se défend en rappelant que ses frontières avaient été établies en 1899 par un tribunal d’arbitrage. Ce que conteste le Venezuela. Et sa contestation est maintenant d’autant plus vigoureuse qu’ExxonMobil a annoncé la découverte de plus de 5 milliards de barils de pétrole au large des côtes de l’ancienne colonie britannique, ce qui ferait de cette dernière l’un des plus importants producteurs d’Amérique latine.

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