Décollage réussi pour le lanceur Soyouz et le satellite de renseignement français CSO-1

Après un report de 24 heures en raison de mauvaises conditions météorologiques au-dessus du Centre spatial guyanais [CSG], le lanceur de conception russe Soyouz a décollé avec succès, ce 19 décembre, à 17h37 [heure de Paris], avec le satellite militaire français CSO-1 à son bord. Ce dernier a été « libéré » sur son orbite un heure environ après le décollage.

Ce lancement marque le renouvellement des capacités spatiales françaises, le CSO-1 [pour Composante Spatiale Optique] étant le premier engin d’une constellation de trois satellites destinée à remplacer les systèmes Hélios II et Pléiades.

Au total, pour un investissement de 3,6 milliards d’euros et conformément à ce que prévoit la Loi de programmation militaire 2019-25, et outre la constellation CSO, il est question de mettre sur orbite trois satellites CERES [Capacité d’ Ecoute et de Renseignement Electromagnétique Spatiale] et deux SYRACUSE IV [communications] ainsi que de moderniser le radar de surveillance spatiale Graves.

Développé sous maîtrise d’œuvre d’Airbus Defence and Space, le satellite CSO-1 doit être placé sur une orbite située à 800 km d’altitude. Sa charge utile, mise au point par Thales Alenia Space, « permet l’acquisition d’images à très haute résolution dans les domaines visible et infrarouge et dans une variété de modes de prise de vues permettant de répondre à un large spectre de besoins », explique le ministère des Armées. Et d’ajouter : « Les images peuvent être prises de jour comme de nuit . Le capteur est conçu pour pouvoir prendre des images monoscopiques ou stéréoscopiques (images en 3D). »

D’une masse de 3,5 tonnes, le satellite CSO est dit « manoeuvrant », c’est à dire qu’il lui sera possible de collecter de nombreuses images lors du survol d’une même zone géographique.

Le CSO-2, dont le lancement est prévu en 2020, sera placé sur une orbite située à 480 km d’altitude. Sa mission sera d’identifier et de fournir des images à « extrêmement haute résolution qui permettront d’atteindre des niveaux de détails jusque-là accessibles uniquement aux capteurs aéroportés ».

Enfin, CSO-3 sera lancé en 2021 par une fusée Ariane 6. Il rejoindra CSO-1 sur « l’orbite reconnaissance afin d’optimiser le délai de revisite en tout point du globe. »

La constellation CSO, dont la durée de vie sera de 10 ans,  est développée dans le cadre du programme MUSIS [Multinational Space-based Imaging System for Surveillance, reconnaissance and observation], à la dimension européenne. Ainsi, en juillet, l’Allemagne a rejoint ce projet, via une contribution financière permettant la réalisation d’un troisième satellite CSO.

Dans le cadre de cet accord, Paris a obtenu un accès au satellite radar SARAh, lequel doit remplacer SARLupe, tandis que Berlin pourra disposer des images collectées par la constellation CSO. Il devrait en être de même avec l’Italie, avec le COSMO-Skymed de nouvelle génération.

À noter que, outre l’Allemagne, la Belgique et la Suède ont rejoint la « communauté » CSO. La coopération avec Stockholm autorise les militaires français à utiliser la station polaire de Kiruna comme site de réception des données en échange d’un accès aux données collectées par les satellites CSO pour leurs homologues suédois.

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