Général Lecointre : « On ne fait de grandes choses qu’en étant au milieu des hommes, pas au-dessus d’eux »

Le 2 décembre, au lendemain de la manifestation des « gilets jaunes » et des dégâts infligés à l’Arc de Triomphe, la traditionnelle cérémonie de ravivage de la flamme du soldat inconnu s’est tenue dans un climat lourd et solennel, en présence de Geneviève Darrieussecq, la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, de Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, de Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, et du général François Lecointre, le chef d’état-major des Armées [CEMA].

« L’Arc de Triomphe, c’est la République. C’est le soldat inconnu, c’est la mémoire de tous les soldats français qui se sont battus pour que notre pays soit une République, une et indivisible. Donc je suis très traumatisée », a déclaré Mme Darrieussecq. « S’attaquer à l’arc de Triomphe, c’est s’attaquer à la France. Ces gens-là veulent le chaos. Ce n’est pas dans le chaos que nous règlerons les problèmes de notre pays », a-t-il ajouté, avant d’assurer que tout serait mis en oeuvre pour réparer les dégâts.

Le 2 décembre était aussi le 2S 213, c’est à dire le jour anniversaire de la victoire d’Austerlitz… D’où l’hommage qui a été rendu à l’empereur Napoléon Ier, qui repose sous le dôme des Invalides, en présence du général Lecointre. Ce dernier en a fait part via l’une de ses rares interventions sur les réseaux sociaux.

« Les années passent, l’esprit demeure. Ce matin, dans la brume parisienne, Saint-Cyriens de toutes générations, nous nous sommes réunis autour du tombeau de l’empereur sous le dôme des Invalides. Appel des promotions, récitation du poème ‘La Gloire’ et chant de la Galette ont résonné », a relaté le CEMA.

Puis il a terminé son message sur une note qui ne manquera sans doute pas de donner libre court à des interprétations diverses… « Face au monde qui vient, le souvenir d’Austerlitz nous rappelle qu’on ne fait de grandes choses qu’en étant au milieu des hommes, pas au-dessus d’eux », a en effet écrit le général Lecointre, paraphrasant ainsi Montesquieu (*).

Étant donné les événements récents, cette citation prend une couleur particulière… Et elle fait écho au discours du général Pierre de Villiers, le prédécesseur du général Lecointre. « Il faut remettre l’homme et la femme au centre. Quelle est la responsabilité fondamentale du chef? C’est le bonheur de l’homme, pas simplement la performance ou la dimension financière. Il faut revenir à l’origine latine du mot : autoritas, élever vers. Non pas en faisant pression sur ses équipes, mais en faisant jaillir d’elles l’initiative, l’imagination, les solutions », a-t-il en effet expliqué dans les colonnes du quotidien « Le Parisien ».

(*) « Pour faire de grandes choses, il ne faut pas être un si grand génie ; il ne faut pas être au-dessus des hommes, il faut être avec eux » – Montesquieu – « Sur l’Homme »

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