L’US Army charge Lockheed-Martin de développer une version militaire de l’exosquelette ONYX

En juin, l’US Army Natick Soldier Research, Development and Engineering Center [NSRDEC] a indiqué que les soldats de la 10th Mountain Division seraient les premiers à tester un exosquelette destiné à faciliter leurs mouvements alors qu’ils ont à porter plusieurs dizaines de kilogrammes d’équipements au combat.

Pour rappel, généralement utilisé pour soulager les personnes handicapées ou souffrant de maladies comme la sclérose en plaque, un exosquelette se présente sous la forme d’une armature qui est en réalité un « robot collaboratif » [ou Cobot] qui, doté de jambes et de bras « mécatroniques », c’est à dire combinant la mécanique, l’électronique et l’information, permet de porter des charges lourdes en toute facilité, sans solliciter les muscles.

L’intérêt militaire des exosquelettes est donc évident : les soldats ayant revêtu une telle armature pourraient se déplacer plus facilement malgré leur « barda ». Ce qui limite la fatigue (et donc préserve la lucidité au moment d’engager le combat) ainsi que le risque de blessures musculaires. En outre, un tel système pourrait avoir des incidences sur la préparation opérationnelle.

Cela fait déjà plusieurs années que l’armée américaine cherche à se doter d’une telle technologie. En 2008, Raytheon avait présenté un tel projet appelé XOS-2 tandis que Lockheed-Martin planchait sur l’exosquelette HULC [Human Universal Load Carrier]. Mais, jusqu’à présent, aucun de ces programmes ne s’était traduit par une application opérationnelle. Mais ce n’est donc sans doute plus qu’une question de quelques mois désormais.

En effet, le 29 novembre, Lockheed-Martin a annoncé avoir obtenu un contrat de 6,9 millions de dollars auprès du centre de recherches de l’US Army pour développer et tester l’exosquelette « ONYX », conçu en collaboration avec la société canadienne B-TEMIA.

« L’ONYX est un exosquelette motorisé pour les membres inférieurs et doté d’une d’intelligence artificielle (IA) pour augmenter la force humaine et l’endurance. Cet appareil minimise la surcharge sur le dos et sur les jambes. À l’aide d’actuateurs électromécaniques situés au genou, d’une série de capteurs et d’un ordinateur d’IA, l’ONYX assimile les déplacements de l’utilisateur et fournit le couple approprié au bon moment pour l’aider à monter des pentes raides et à lever ou à tirer des charges lourdes », explique l’entreprise canadienne.

D’après les explications données l’été dernier par le NSRDEC, il s’agira dans un premier temps de faire un « effort de développement » durant six mois afin de faire en sorte que l’exosquelette ONYX, centré sur les genoux et les hanches, puis s’adapter « confortablement » et « correctement » aux corps des soldats (qui ont des morphologies différentes, ce qui complique la donne). Ensuite, une autre phase consistera à mettre au point des « actionneurs » plus rapides et silencieux. Enfin, il s’agira ensuite de vérifier si de tels systèmes peuvent être utilisés en opération et d’en définir les concepts d’emploi. Ce qui pourrait être le cas d’ici 2021 au plus tard.

L’US Army n’est pas la seule à s’intéresser aux applications militaires des exosquelettes. En France, la Direction générale de l’armement [DGA] a ainsi soutenu, via le dispositif RAPID, le projet Hercule, imaginé par la société RB3D

Photo : Lockheed-Martin

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