Norvège : Des erreurs humaines et un possible défaut de conception expliqueraient le naufrage de la frégate Helge Ingstad

Au cours de la nuit du 7 au 8 novembre, la frégate KNM Helge Ingstad, participait à un exercice de navigation au sein du Standing NATO Maritime Group 1 après avoir pris part à Trident Juncture 2018, est entré en collision avec le Sola TV, un pétrolier battant pavillon maltais, près du fjord Hjeltefjord près de Bergen (ouest de la Norvège). Cet accident a fait 8 blessés parmi les 137 marins de ce navire militaire qui, depuis, est presque totalement immergé.

Lors d’une conférence de presse organisée le 29 novembre, le comité d’enquête sur les accidents chargé d’établir les circonstances du naufrage de la frégate KNM Helge Ingstad, a dévoilé ses premières conclusions. « À nos yeux, il s’agit en grande partie de facteurs humains », a résumé Dag Liseth, l’un de ses responsables.

Ainsi, après un changement de quart, la nouvelle équipe de pont de la frégate a confondu le Sola TV avec la terre ferme étant donné que, venant juste d’appareiller, l’éclairage de son pont se fondait alors avec celui de son terminal de départ, de telle sorte que les feux de navigation étaient masqués. Quant aux appels radio lancés par le pétrolier pour inviter le KNM Helge Ingstad à virer par tribord et éviter la collision, l’équipage a pensé qu’ils émanaient d’un autre bâtiment remontant le fjord Hjeltefjord.

En outre, le rapport établit que la vitesse de la frégate était de 17 noeuds avant la collision, ce qui paraît excessif aux abords d’un port commercial.

« Aucun geste ou évènement isolé n’a conduit à l’accident mais l’accident peut s’expliquer par une série de facteurs et circonstances complexes », indique le rapport d’enquête préliminaire, lequel assure par ailleuirs n’avoir, pour le moment, « aucune indication montrant que les systèmes techniques n’ont pas fonctionné comme ils le devaient jusqu’à la collision. »

Cela étant, le rapport s’est penché sur les suites de l’accident… Et il a ainsi mis le constructeur naval espagnol Navantia, qui a conçu la frégate KNM Helge Ingstad, sur le grill dans la mesure où il lui demande de conduire des investigations sur « les problèmes identifiés au cours de cette enquête initiale ».

En cause : les problèmes d’étanchéité entre les compartiments de la frégate.

« L’AIBN a découvert des problèmes de sécurité critiques liés à l’étanchéité des compartiments étanches du navire. On doit supposer que cela s’applique également aux quatre autres frégates de la classe Nansen », affirme le rapport, qui n’exclut d’ailleurs pas que d’autres navires conçus par Navantia selon le même design puissent être aussi concernés.

Les frégates de la classe Hansen, dont cinq unités ont été livrées  à la Norvège, sont dérivées du modèle F-100, dont cinq exemplaires sont en service au sein de la marine espagnole [classe Álvaro de Bazán]. Ces dernières inspirent aussi les destroyer de la classe Hobart de la Royal Australian Navy.

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