Syrie : Les États-Unis demandent une enquête « juste et transparente » sur l’attaque chimique présumée d’Alep

Le 24 novembre, plusieurs dizaines de personnes souffrant de troubles respiratoires ont été hospitalisées à Alep [Syrie] à la suite d’une attaque chimique présumée contre trois quartiers résidentiels de cette ville. Dans la foulée, les médias d’État syrien ont accusé les « groupes terroristes » présents dans la province d’Idleb d’en avoir été à l’origine. La Russie, proche alliée du régime de Damas, a précisé plus tard que les munitions tirées contenaient « probablement du chlore ». Puis, elle a effectué des frappes aériennes contre les positions d’où partirent les tirs.

Depuis, Damas a officiellement demandé à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques [OIAC] d’enquêter sur cette attaque au chlore présumée. Ce que son directeur, Fernando Arias, a accepté, sous réserve que les conditions de sécurité soient réunies. À cette fin, il a demandé au département de la sécurité des Nations unies de faire une évaluation en vue d’un éventuel déploiement d’une mission d’enquête.

Le Mécanisme international chargé de la collecte des preuves des crimes de guerre en Syrie, mis en place par l’ONU, s’est également saisi de cette affaire. « Une fois qu’il quelque chose de concret et de crédible, il sera en mesure de faire un rapport », a précisé un porte-parole, depuis Genève.

Puis, le 27 novembre, les États-Unis ont demandé, à leur tour, une enquête sur cette attaque chimique présumée. « Il est essentiel de s’assurer que le régime syrien n’utilise pas de faux prétextes pour fragiliser ce cessez-le-feux et lancer une offensive sur Idleb », a indiqué le capitaine Sean Robertson, un porte-parole du Pentagone.

Pour rappel, la province d’Idleb est toujours sous le contrôle de groupes rebelles et jihadistes, dont le Hayat Tahrir al-Sham [ex-Front al-Nosra, ndlr]. Elle fait l’objet actuellement d’une trêve, négociée par Ankara et Moscou.

« Nous avertissons la Russie qu’elle ne doit pas toucher à un site d’attaque chimique, et nous l’appelons à assurer la sécurité des experts de l’OIAC pour que ces accusations puissent faire l’objet d’une enquête juste et transparente », a ajouté le porte-parole du Pentagone. « Nous appelons à une inspection immédiate du site présumé par les inspecteurs internationaux, avec la liberté d’interroger toutes les personnes concernées et de rassembler toutes les preuves sans entrave », a-t-il conclu.

Depuis juin, l’OIAC a désormais l’autorité nécessaire pour déterminer les auteurs d’attaques chimiques éventuelles, ce qui n’était pas le cas auparavant, cette prérogative ayant relevé du Joint Investigative Mechanism, un groupe d’experts de l’ONU et de l’OIAC dont le mandat, en novembre 2017, n’avait pas pu être renouvelé en raison de l’opposition de la Russie.

Par la passé, le JIM avait déterminé que le régime syrien avait été à l’origine de plusieurs attaques chimiques [notamment au chlore et au sarin] et que l’État islamique [EI ou Daesh] avait eu recours à du gaz moutarde.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]