Incident entre la marine ukrainienne et la garde-côtière russe près du pont de Kertch

La mer d’Azov est bordée au nord-ouest par l’Ukraine, à l’est par la Russie et au sud par la Crimée, laquelle est reliée à la mer Noire par le détroit de Kertch, lequel est passé sous le contrôle russe, depuis l’annexion de la Crimée, en mars 2014. Et, dans cette région, la tension entre Kiev et Moscou ne cesse de monter depuis plusieurs mois, comme en témoigne l’incident qui s’est produit ce 25 novembre entre la marine ukrainienne et la garde-côtière russe

Ainsi, selon Kiev, le moteur et la coque de l’un de ses remorqueurs, le « Yana Kapu », aurait été endommagé après avoir été délibérément percuté par le Don, un navire des gardes-côtes russes, alors qu’il naviguait avec deux autres bâtiments de la marine ukrainienne (les Berdyansk et Nikopol) vers le port de Marioupol, en mer d’Azov.

Les bateaux russes « ont mené des actions ouvertement agressives contre les navires de guerre ukrainiens », ont ainsi accusé les autorités de Kiev.

À Moscou, le FSB, le service de renseignement intérieur qui supervice la garde-côtière russe, a donné une autre version de cet incident. Selon lui, les navires ukrainiens seraient « entrés illégalement dans une zone provisoirement fermé au sein des eaux territoriales russe », près du pont de Kerch, qui relie la Crimée à la Russie. Et d’accuser à son tour la marine ukrainienne d’avoir mené des « actions provocatrices » avec l’objectif de « créer une situation de conflit dans cette région. »

Toutefois, Kiev assure que les autorités russes avaient été prévenues à l’avance de la route que devait emprunter ses trois navires pour atteindre la mer d’Azov.

La Russie et l’Ukraine avaient promis un libre accès à la mer d’Azov. Seulement, officiellement pour protéger le pont de Kertch, Moscou y a renforcé sa présence militaire et accentué les contrôles, au point que, pour certains observateurs, cela revient à imposer un « blocus économique » des ports ukraniens. Ainsi, un navire marchand s’étant aventuré en mer d’Azov peut se retrouver immobilisé jusqu’à quatre jours, ce qui, évidemment, finit par coûter cher aux armateurs [20.000 dollars pour chaque immobilisation, ndlr].

En réponse, l’Ukraine a décidé d’établir une présence militaire permanente sur le littoral donnant sur la mer d’Azov et de déployer trois vedettes de type Gurza-M (de 54 tonnes seulement) pour protéger les ports de Marioupol et de Berdiansk.

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