Les artilleurs français ont réalisé 54 missions de tir contre Daesh au cours de ces derniers jours
Au cours de la semaine passée, et ne disposant désormais plus que de trois CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm], les artilleurs français de la Task Force Wagram, engagés au titre de l’opération Chammal, au Levant, ont connu une activité que l’on n’avait plus vue depuis les dernières offensives contre l’EI en Irak, notamment au moment de la prise de Hawijah, en octobre 2017.
Pour rappel, déployée à la frontière irako-syrienne, la TF Wagram est actuellement chargée d’appuyer l’opération Roundup qui, menée par les Forces démocratiques syriennes avec l’appui de la coalition anti-jihadiste, vise à réduire les dernières positions tenues par l’État islamique [EI ou Daesh] sur la rive orientale de l’Euphrate, dans la province de Deir ez-Zor [Syrie]. Et les combats se concentrent sur la localité de Hajine, où 2.000 à 3.000 combattants de l’EI seraient encore présents.
Le dernier compte-rendu de l’État-major des armées précise que « l’opération pour reprendre la poche d’Hajine dans la moyenne vallée de l’Euphrate, lancée le 10 septembre, marque un temps d’arrêt » étant donné que les FDS « se réorganisent et consolident leurs positions. »
En réalité, et en raison de la menace d’une nouvelle opération turque contre les milices kurdes syriennes qui constituent une bonne partie de leurs troupes, ces dernières, par ailleurs mises en difficulté par de récentes contre-attaques de l’EI, ont annoncé une suspension de leur offensive à Hajine tout en maintenant une posture « défensive ».
Aussi, tout laisse à penser que l’importante activité des artilleurs français vise surtout à interdire à Daesh toute liberté de manoeuvre.
Selon le compte-rendu de l’EMA, les artilleurs français, qui viennent d’entamer un nouveau mandat, ont ainsi effectué pas moins de 54 missions de tir entre le 31 octobre et le 6 novembre. « Depuis le début de son engagement, la Task Force Wagram a réalisé 2052 missions de tirs », souligne-t-il.
Dans le même temps, la coalition anti-jihadiste, dirigée par les États-Unis, a apparemment accentué ses opérations aériennes. Les Rafale de l’armée de l’Air, basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis, ont, dans ce cadre, effectué deux frappes en appui des FDS au nord d’Abou Kamal, en Syrie.
Le 7 novembre, il a été rapporté que les raids aériens de la coalition avait fait au moins une soixantaine de tués dans les rangs jihadistes. Ces frappes ont notamment été effectuées pour empêcher l’EI de s’emparer du champ pétrolier d’Al-Tanak, situé à quelques kilomètres au nord de Hajine.
Par ailleurs, l’opération Roundup étant à l’arrêt, les forces irakiennes et les milices chiites du Hachd al-Chaabi ont renforcé leur présence à la frontière afin d’éviter les infiltrations jihadistes. « Les terroristes se trouvent à 5 ou 6 km de nous, en territoire syrien », a ainsi souligné, auprès de l’AFP, le général Qassem al-Mohammedi.
Photo : EMA