M. Macron souhaite que « l’armée victorieuse » de la Grande Guerre soit honorée au Panthéon

La commémoration, le 11 novembre prochain, du centenaire de l’armistice ayant mis fin aux combats de la Grande Guerre, a pu donner lieu à quelques polémiques, notamment sur le sens que l’Élysée entendrait donner à ces cérémonies.

À en croire les propos tenus dans l’entourage présidentiel, il ne serait pas question de « célébrer la victoire » mais de mettre l’accent sur le fait que la Première Guerre Mondiale fut « une grande hécatombe » au cours de laquelle « les combattants, qui seront au cœur des commémorations, étaient pour l’essentiel des civils que l’on avait armés ».

Quoi qu’il en soit, le discours qu’a prononcé M. Macron aux Éparges, dans le cadre de son « itinérance mémorielle », ce 6 novembre, n’a pas eu exactement la même tonalité.

« Je suis venu, ce jour, aux Éparges, à la rencontre de nos morts » pour « leur porter la gratitude intacte de la Nation, […] leur dire le respect inaltérable que leurs sacrifices inspirent aujourd’hui encore, cent ans plus tard, à la France. […] Nous savons que l’horreur des hécatombes, la sauvagerie des combats, la solitude des nuits de veille, la présence de la mort, ne seront jamais compréhensibles à qui ne les a pas connues. La fraternité d’armes, née de ces circonstances restera à jamais le secret de ceux qui la vécurent dans leur chair. Mais nous savons aussi que sans leur sacrifice héroïque, la France aurait vécu dans une sujétion nouvelle, sous d’autres lois qu’elle s’était choisi par son histoire et par son génie », a déclaré M. Macron.

« Cette conviction fut celle de nos soldats. Elle anima nos chefs de guerre, nos plus hauts responsables, comme Clemenceau et Poincaré, comme les officiers du haut commandement, unis dans cette même certitude : la nécessité de combattre pour éviter la servitude et l’effacement de la France », a continué le président. « Ces soldats savaient pourquoi ils mourraient et ils savaient que d’autres, après eux, malgré le regret, malgré l’amour des leurs, choisiraient aussi de mourir pour cette cause sacrée, la France », a-t-il ajouté.

Après avoir annoncé l’entrée au Panthéon de l’écrivain Maurice Genevoix qui « fut le chantre de cette mémoire » en étant la voix de « Ceux de 14 », laquelle « ne cesse de nous exhorter à ne pas baisser la garde et à conserver intacte notre vigilance quand le pire de nouveau réapparaît », le président Macron a dit vouloir rendre hommage à « l’armée victorieuse » de la Grande Guerre… mais en 2019.

« C’est au Panthéon que la République honore ses grands hommes. Elle y a consacré les soldats de l’An II et les combattants de 1870, les morts de 1830 et ceux de 1848, les écrivains morts pour la France pendant la Grande Guerre et ceux tombés pendant la Seconde Guerre Mondiale. Elle y a honoré les Justes. Au moment où nous célébrons ce centenaire de la fin de la Grande Guerre, au moment où la voix des témoins s’est éteinte pour toujours, il est incompréhensible que Ceux de 14 ne figurent pas dans ce lieu, eux dont la victoire a sauvé la Patrie », a estimé M. Macron.

Aussi, a-t-il continué, « je souhaite que l’an prochain, ceux de 14, simples soldats, officiers, engagés, appelés, militaires de carrière, sans grade et généraux, mais aussi les femmes engagées auprès des combattants, car ceux de 14 ce fut aussi celles de 14, toute cette armée qui était un peuple, tout ce grand peuple qui devint une armée victorieuse, soit honoré au Panthéon » et « je souhaite qu’ils franchissent ce seuil sacré avec Maurice Genevoix, leur porte-étendard », a-t-il insisté.

« Je souhaite que le 11-Novembre prochain, un mémorial soit dévoilé afin que la Nation leur rende l’hommage qui leur est dû », a poursuivi le président Macron. « Jusque dans les heures les plus tragiques de la bataille, ces hommes de toutes provenances et de toutes conditions surent se souvenir qu’ils étaient avant tout Français », a-t-il souligné. « Je veux redire ici combien la Nation est fière d’eux et combien leur exemple aujourd’hui encore doit nous inspirer. La lourde tâche qui aujourd’hui nous incombe est de les rendre fiers de nous », a-t-il conclu.

Actuellement, sauf erreur et à l’exception des écrivains tombés au champ d’Honneur, le capitaine Georges Guynemer, ce « héros légendaire, tombé en plein ciel de gloire », devenu le « symbole des aspirations et des enthousiasmes de l’Armée de la Nation », est le seul combattant de la Grande Guerre à être honoré au Panthéon.

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