Les réservistes de la gendarmerie envoyés sur le terrain depuis septembre ne seront pas payés avant 2019

Comme l’a encore répété son directeur [DGGN], le général Richard Lizurey, lors de son passage devant la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, le 24 octobre, la Gendarmerie nationale ne peut plus se passer de ses 30.000 réservistes, que ce soit pour faire face aux pics d’activités ou renforcer ses unités au quotidien. Ainsi, en 2017, 2.758 gendarmes réservistes ont été sollicités chaque jour. Et, pour l’an prochain, il est question d’obtenir ce même niveau d’emploi.

Seulement, quelques soucis budgétaires, notamment sur le « titre 2 », c’est à dire la masse salariale, ont conduit, en 2018, le DGGN à prendre des mesures de « régulations ». Comme il n’était possible de décaler le paiement des soldes des gendarmes d’active, le général Lizurey n’avait que deux moyens à sa disposition : retarder de six semaines l’entrée des élèves en école de gendarmerie et jongler avec les crédits alloués à la réserve.

Ce qui a conduit à faire appel à 1.800 réservistes depuis le début de cette année (soit 900 de moins par rapport à 2017). Or, le ministre de l’Intérieur (Gérard Collomb à l’époque) ayant demandé la mobilisation de 2.700 réservistes / jour à partir de septembre, il était évident que cela allait « coincer », malgré l’obtention d’une autorisation d’engagement supplémentaire de 19 millions d’euros.

Et cette autorisation d’engagement se traduira par des crédits de paiement en 2019. Ce qui fait que les réservistes de la gendarmerie, mobilisés depuis septembre, ne recevront pas leur solde d’ici-là.

« En pratique, nous convoquons depuis septembre des réservistes que nous ne paierons qu’en 2019, en accord avec la direction du budget – un dispositif qui nous a permis de relancer l’engagement des réservistes », avait d’ailleurs expliqué le général Lizurey aux députés.

Cela étant, une telle situation ne devrait pas se reproduire l’an prochain, l’enveloppe allouée à la réserve de la gendarmerie devant s’élever à un peu plus de 98 millions d’euros, avec « deux compléments ».

Le premier concerne donc ces 19 millions d’euros qui serviront à payer les soldes dues aux réservistes. Quant au second, d’un montant de 17 millions d’euros, il est lié au « changement de l’outil de solde à partir du 1er janvier 2019, qui permettra de payer plus vite nos réservistes », a expliqué le général Lizurey aux sénateurs.

« Jusqu’à présent nous avions deux mois de décalage, nous étions en année glissante, de sorte qu’avec le nouvel outil, nous serions amenés à payer 14 mois en 2019. Cela aurait un impact sur l’emploi, c’est pourquoi le budget a prévu 17 millions d’euros de mesures techniques pour résoudre ce problème et enclencher la dynamique vertueuse », a-t-il ajouté.

Photo : Gendarmerie nationale

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