Les États-Unis vont retirer quatre systémes de défense antimissile « Patriot » du Moyen-Orient

À l’occasion de la fête nationale des forces armées, le 22 septembre, le président iranien, Hassan Rohani, a assuré que son pays continuerait de renforcer ses « capacités défensives » avec des missiles balistiques.

« Le fait que vous soyez en colère contre nos missiles montre que ce sont nos armes les plus efficaces », a déclaré M. Rohani. Ces derniers mois, Téhéran a présenté de nouveaux engins, tels que l’Emad, le Khorramshahr, et, en août, le Fateh Mobin.

Cependant, l’Iran ne développe et ne produit pas seulement des missiles pour assurer sa défense, comme l’affirme son président….

En effet, le groupe d’experts des Nations unis sur le Yémen a de très fortes présomptions que des missiles iraniens ont été fournis aux rebelles Houthis et ces derniers ne se privent pas de les utiliser contre l’Arabie Saoudite. Le Hezbollah libanais a lui bénéficié des largesses de Téhéran dans ce domaine, de même que, plus récemment, le Kataëb Hezbollah irakien.

« Nous possédons des bases comme celles-là dans de nombreux endroits et l’Irak est l’un d’entre eux. Si l’Amérique nous attaque, nos amis attaqueront les intérêts américains et leurs alliés dans la région », a expliqué un responsable iranien des Gardiens de la Révolution à l’agence Reuters, en août dernier, au sujet des missiles livrés à la milice chiite irakienne.

En outre, le 9 septembre, les autorités iraniennes ont confirmé avoir tiré des missiles balistiques contre des positions tenues par le Parti démocratique du Kurdistan d’Iran dans le nord de l’Irak.

« Au Moyen-Orient, l’assistance balistique apportée au Hezbollah et aux Houthis constitue un développement nouveau et préoccupant. Elle doit cesser avant que ces entités ne déstabilisent plus gravement une région sous tension », a ainsi fait valoir le président Macron, le 26 septembre, aux Nations unies. Or, ce dernier se dit favorable au maintien de l’accord de Vienne sur le programme nucléaire iranien, que son homologue américain, Donald Trump, a dénoncé en mai dernier.

D’ailleurs, le président Trump a durci le ton à l’égard de l’Iran, avec le rétablissement des sanctions américaines à la clé, afin de réduire les marges financières iraniennes. En novembre prochain, tout pays qui se procurera du pétrole auprès de Téhéran risquera d’être sanctionné par Washington. En réponse, le président Rohani a agité la menace du blocus du détroit stratégique d’Ormuz.

C’est donc dans un contexte marqué par des tensions croissantes entre les États-Unis et l’Iran que le Pentagone a décidé de retirer quatre batteries de défense aérienne Patriot du Moyen-Orient. L’information, révélée dans un premier temps par le Wall Street Journal, a été confirmée par des responsables militaires américains.

Actuellement, les quatre batteries Patriot concernées sont déployées au Koweït, en Jordanie et à Bahreïn. Elles seront donc renvoyées aux États-Unis dans « un mois ou deux » afin d’y être modernisées, a précisé un responsable du Pentagone. Et il n’est pas prévu de les remplacer.

D’après le Wall Street Journal, cette décision a été prise pour « rééquilibrer » les forces américaines dans un contexte de « concurrence accrue » avec la Chine et la Russie.

Parmi les trois pays concernés, le Koweit et la Jordanie disposent de leurs propres batteries de défense aérienne Patriot. Mais celles mises en oeuvre par les forces jordaniennes (3 ou 4 selon les sources) sont anciennes.

Toutefois, « le commandement central des États-Unis s’est fermement engagé à travailler avec nos alliés et nos partenaires pour promouvoir et assurer la sécurité et la stabilité régionales », a assuré le capitaine Bill Urban, porte-parole de l’US CENTCOM, le commandement américain pour le Moyen-Orient et l’Asie Centrale. « Les forces américaines restent en position de mener des opérations dans toute la région et de répondre à toute éventualité », a-t-il insisté.

La défense anti-missile peut aussi être assurée par l’US Navy, avec ses destroyers de la classe Arleigh Burke, dotés du système AEGIS. Cette solution avait d’ailleurs été proposée en 2009, quand le président Obama annonça la réorganisation du « bouclier antimissile » en Europe.

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