Des bombardiers russes Tu-160 « Blackjack » surveillés par les forces aériennes britanniques [MàJ]

Le 20 septembre, le centenaire de la Royal Air Force (RAF) a été célébré à Saint-Omer, ville française qui, durant la Première Guerre Mondiale, fut en quelque sort le « berceau » de l’aviation militaire britannique.

Mais il a été aussi le jour que les forces aériennes russes ont choisi pour faire une démonstration de force près de l’espace aérien de l’Otan, qui a sollicité des moyens français et britanniques.

En effet, des bombardiers russes Tu-160 « Blackjack » et Tu-95 « Bear », escortés par des chasseurs MiG-31 et accompagnés par plusieurs avions ravitailleurs, ont décollé de Russie pour une mission qui aura duré au moins 14 heures.

Cette formation russe a mis le cap vers le nord et longé les côtes novégiennes. Puis, deux bombardiers supersoniques Tu-160 « Blackjack », à capacité nucléaire, ont bifurqué vers la mer du Nord pour approcher l’espace aérien britannique, précisément à la hauteur de l’Écosse.

Ce qui a motivé un « Alpha Scramble » pour deux Eurofighter Typhoon de la RAF, lesquels ont décollé de la base de Lossiemouth pour intercepter les deux Tu-160 russes. Ces derniers, a expliqué, par la suite, le ministère britannique de la Défense [MoD] « ne répondaient pas au contrôle de la circulation aérienne, ce qui mettait en danger » le trafic aérien commercial.

En France, en vue d’un possible changement de cap des bombardiers russes vers le sud, et donc vers l’espace aérien français, une patrouille de Rafale a décollé de la base aérienne de Saint-Dizier à titre préventif. La situation a été surveillée par un E3F Awacs, qui était déjà en mission.

« Les mécanismes de réponse habituels ont été déclenchés : les Rafale ont décollé en fin de matinée de la base de Saint-Dizier avec un avion de ravitaillement et se sont positionnés pour une éventuelle intervention », a toutefois expliqué, à l’agence Reuters, le colonel Cyrille Duvivier, le porte-parole de l’armée de l’Air.

Finalement, les Tu-160 ayant fait demi-tour, les Rafale n’ont pas eu à les intercepter pour les identifier. (Dans une première version, les explications données par les Britanniques avaient laissé entendre le contraire.

« La RAF a collaboré étroitement avec nos partenaires de l’Otan pour surveiller les avions [russes] qui traversaient divers espaces aériens internationaux avant d’être interceptés au-dessus de la mer du Nord. Par la suite, nos avions de chasse ont escorté les Blackjack russes au nord, hors de la zone d’intérêt du Royaume-Uni. Les bombardiers russes n’ont jamais pénétré dans l’espace aérien du Royaume-Uni », a indiqué le MoD.

Ces « bombardiers russes sont un autre rappel du très sérieux défi militaire que la Russie nous pose aujourd’hui », a commenté Gavin Williamson, le ministre britannique de la Défense. « Nous n’hésiterons pas à défendre continuellement notre ciel contre des actes d’agression. Une fois de plus, la réaction rapide de la RAF a montré à quel point nos forces armées sont essentielles à la protection de la Grande Bretagne », a-t-il assuré.

Les forces aériennes russes ont désormais pris l’habitude de réaliser des vols de ce genre en Europe. Mais cette fois, le nombre d’appareils engagés – au moins 6 bombardiers stratégiques – est inhabituel. Pour rappel, un Tu-160 a la capacité d’emporter une charge offensive de 40 tonnes, dont des armes nucléaires et des missiles anti-navire.

Modification : ajout des précisions données par le Sirpa Air

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