L’Ukraine a donné le coup d’envoi de l’exercice militaire Rapid Trident

Quelques jours après l’assassinat du responsable séparatiste Alexandre Zakhartchenko, le président de la république autoproclamée de Donetsk, l’armée ukrainienne a donné le coup d’envoi, ce 3 septembre, de l’exercice annuel « Rapid Trident », organisé depuis 1996 avec le concours du 7th Army Training Command américain.

Ces manoeuvres se dérouleront jusqu’au 15 septembre à Starytchi, dans l’ouest de l’Ukraine. Par rapport à l’année précédente, les effectifs engagés sont en hausse, avec 2.200 soldats venus de 14 pays, dont des pays membres (États-Unis, Bulgarie, Pologne, Roumanie, Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Danemark, Lituanie et Turquie) et des partenaires (Géorgie, Azerbaïdjan, Moldavie) de l’Otan. L’an passé, 1.800 militaires avaient été sollicités.

L’objet de l’exercice Rapid Trident est d’améliorer l’interopérabilité entre les forces ukrainiennes et leurs partenaires. Mais pas seulement, comme l’a souligné Marie Yovanovitch, l’ambassadrice américaine à Kiev. Les participants « manifestent leur solidarité avec l’Ukraine au nom de la sécurité, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale », a-t-elle en effet déclaré.

Cela étant, cet exercice commence dans un contexte particulier, en raison, justement, de l’assassinat d’un des chefs historiques des séparatistes pro-russes du Donbass. En effet, la disparition de ce dernier ouvre une période pleine d’incertitudes, avec le risque d’une intensification des combats.

« L’assassinat perfide d’Alexandre Zakhartchenko est une preuve de plus que ceux qui ont choisi la voie de la terreur, de la violence, de la peur ne cherchent pas un règlement pacifique et politique du conflit », a ainsi commenté le président russe, Vladimir Poutine, dans une allusion implicite au gouvernement ukrainien. Quant à son porte-parole, Dmitri Peskov, il a dénoncé une « provocation » qui « va certainement aggraver les tensions dans la région » et « miner le processus de paix lancé par les accords de Minsk », parrainés par l’Allemagne et la France.

À Kiev, l’on se défend de toute responsabilité dans la mort de Zakhartchenko. Et les services ukrainiens estiment au contraire que son assassinat est le résultat de querelles internes au sein des séparatistes, lesquels ont d’ailleurs connu plusieurs réglements de comptes ces derniers mois.

Reste que la Russie ne se prive pas de mettre la pression sur Kiev, notamment en imposant une sorte de blocus du détroit de Kertch, entre la mer d’Azov et la Mer noire. Blocus qui a fait chuter le trafic commercial des ports ukrainiens de Marioupol et de Berdyansk. Et cela, à quelques mois d’élections législatives clés.

Quoi qu’il en soit, et après avoir reçu des missiles Javelin, Kiev attend une aide de la part de Washington dans le domaine des équipements militaires. La marine ukrainienne devrait ainsi se voir remettre deux patrouilleurs américains (elle n’aura qu’à s’acquitter des coûts de livraison et d’équipement) en 2019.

Mais il est question d’aller plus loin, notamment pour ce qui concerne la défense aérienne, avec une possible acquisition de batteries Patriot afin de remplacer les systèmes russes S-300PT et S-300PS vieillissants. Ce sujet a récemment été évoqué par Valeriy Chaly, l’ambassadeur d’Ukraine en poste à Washington, lequel a précisé qu’une demande de gouvernement à gouvernement, chiffrée à 750 millions de dollars, avait été faite. Cependant, il est revenu sur ses propos par la suite, affirmant que la presse les avait « mal compris ».

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