Le PC du fuseau « Est » de la Force du G5 Sahel bientôt transféré dans la région tchadienne du Tibesti

La Force conjointe du G5 Sahel [FC-G5S], dont la création a été vivement encouragée et soutenue par la France, est organisée selon trois fuseaux : Ouest pour la frontière entre le Mali et la Mauritanie, Est pour la frontière entre le Tchad et le Niger et Centre, pour la région dite des trois frontières.

Devant compter jusqu’à 7 bataillons (soit 5.000 hommes) founis par le Burkina Faso, le Niger, le Tchad, la Mauritanie et le Niger, cette force conjointe a mené plusieurs opérations au cours de cet été : « Gourma » pour le fuseau centre, « Odossou » (vigilance) pour celui de l’Est et El Emel (espoir) pour celui de l’Ouest. Les deux dernières ont été conduites simultanément du 1er au 12 juillet.

« Premières du genre dans les Fuseaux EST et OUEST,ces opérations ont permis d’activer les Postes de Commandement de ces Fuseaux confirmant ainsi leur opérationnalisation. Elles ont porté l’effort sur des actions de contrôle de zone en vue d’y empêcher la libre circulation des terroristes et des Groupes Criminels Organisés transfrontaliers », a expliqué le secrétariat permanent du G5 Sahel.

Actuellement, les opérations conduites dans le fuseau Est dépendent d’un poste de commandement (PC) installé à N’Djamena. Mais cela ne devrait plus être le cas prochainement étant donné qu’il est désormais question de le redéployer à Wour, localité située dans la région du Tibesti, à l’extrême nord-est du Tchad.

Mais avant d’effectuer ce transfert, les expert du 25e Régiment du Génie de l’Air (RGA) ont vérifié l’état de la piste (sommaire) d’aviation de la petite ville de Zouar, située sur les contreforts ouest du Tibesti. Et, le 15 août, un avion de transport Transall C-160 de l’armée de l’Air s’y est posé, avec, à son bord, une délégation de la FC-G5S et de la force Barkhane, venue rencontrer les autorités locales.

« Pour la force conjointe, cette piste à peine rouverte est un point de départ. L’objectif final est quelques kilomètres plus au nord : à Wour, toujours en lisière ouest du Tibesti, à 200 km de la frontière libyenne à vol d’oiseau », explique l’État-major des armées (EMA).

Actuellement, deux bataillons de la FC-G5S sont déployés dans ce secteur afin de surveiller la frontière libyenne et bloquer la circulation et la logistique des groupes jihadistes. L’un, nigérien, a pris ses quartiers à Madama, une base avancée française, l’autre, tchadien, opère depuis Wour. Aussi, le transfert du PC pour le fuseau Est est censé « faciliter » leur commandement.

Pour cela, un bâtiment doit être construit pour abriter ce PC, avec le soutien financier de l’Union européenne. « Le projet a été validé […] et le dossier est maintenant dans les mains d’Expertise France’, son opérateur d’assistance à maîtrise d’ouvrage, qui contractualisera et initiera le chantier », a précisé l’officier français représentant la force Barkhane auprès de son homologue du G5 Sahel.

À noter que la région du Tibesti, riche en ressources aurifères, a récemment été le théâtre d’une offensive contre la localité de Kouri Bougri, menée le 11 août depuis la Libye par le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République, une organisation rebelle créée en juillet 2016. Suite à cela, N’Djamena a lancé une opération militaire dans cette zone afin d’en chasser les « milliers d’orpailleurs » qui y exploitent l’or de façon « illégale », selon Ahmat Mahamat Bachir, le ministre tchadien de la Sécurité.

Quoi qu’il en soit, du point de vue français, comme l’a souligné le président Macron lors de son discours prononcé lors de la Conférence des ambassadeurs, le 27 août, le G5 Sahel est la « seule organisation « qui, dans la durée, permettra la stabilité parce qu’elle implique pleinement les cinq pays du Sahel concernés à leur propre sécurité. » Et d’ajouter : « Il nous faut veiller à sa mise en œuvre et dans les prochaines semaines et les prochains mois, nous aurons à conduire de nouvelles opérations conjointes avec ces forces du G5. Il nous faut aussi renforcer la coopération avec l’Algérie, exposée au même risque terroriste, ainsi qu’avec le Nigéria et le Cameroun, engagés contre Boko Haram. »

Photo : EMA

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]