L’Agence pour l’innovation de défense sera officiellement créée le 1er septembre

L’Université d’été du Mouvement des Entreprises de France [MEDEF] a été une nouvelle occasion pour la ministre des Armées, Florence Parly de se livrer à un plaidoyer en faveur de l’innovation, pierre angulaire de la politique qu’elle entend mener.

Lors de ses voeux, en janvier, Mme Parly avait même repris un slogan de mai 1968, « l’imagination au pouvoir », pour insuffler l’état d’esprit nécessaire pour mener à bien la « profonde transformation » de son ministère. « Toutes les idées, quelles qu’en soient le champ, sont bonnes à prendre et nos seules limites seront celles que nous nous imposerons », avait-elle dit.

En mars, lors des auditions parlementaires menées dans le cadre des débats relatifs au projet de Loi de programmation militaire (LPM) 2019-25, l’idée de créer une « Darpa à la française », c’est à dire une déclinaison de l’agence américaine dédiée à l’innovation dans le secteur de la défense, fut évoquée.

Au moment de la présentation de la réforme de la Direction générale de l’armement [DGA], en juin, ce projet de créer une agence de l’innovation fut confirmé.

« Rattachée à la DGA, elle sera chargée de fédérer tous les acteurs de l’innovation de défense, piloter la politique de recherche, technologie et innovation du ministère et l’ensemble des dispositifs d’innovation. Elle générera à terme le budget de la recherche et de l’innovation du ministère des armées, qui passera de 730 millions d’euros par an actuellement à un milliard d’euros d’ici à 2022 », avait expliqué Mme Parly.

Devant le MEDEF, la ministre a précisé la feuille de route de cette « agence pour l’innovation de défense ». Ainsi, « phare de l’innovation du ministère », elle aura à « rassembler tous les acteurs du ministère et tous les programmes de soutien à l’innovation » tout en étant « ouverte sur l’extérieure » et « tornée vers l’Europe », a-t-elle dit.

Cette agence « permettra l’expérimentation, le soutien. Elle laissera toute sa chance à nos entrepreneurs. Elle entretiendra la soif de l’audace plutôt que la peur de l’échec », a poursuivi Mme Parly, avant d’annoncer que cette nouvelle structure n’est « plus un projet » puisqu’elle deviendra « réalité » à partir du 1er septembre.

Elle « donnera le ‘la’ de l’innovation dans tout le ministère » et « enverra à l’international un signe fort : la France est une terre d’innovation, la France est ce pays, où l’on donne toutes ces chances à la recherche et à l’imagination », s’est enthousiasmé Mme Parly.

« La France est ce pays, où un entrepreneur qui a une idée sera accueilli, choyé, aidé. L’avenir de nos technologies et du numérique ne se dessinent pas exclusivement dans la baie de San Francisco : la France compte bien tirer son épingle du jeu. Tout le gouvernement est mobilisé et les Armées prendront toute leur part », a encore fait valoir la ministre.

En outre, et l’information avait « fuité » en juillet, cette dernière a confirmé la nomination d’Emmanuel Chiva à la tête de cette Agence pour l’innovation de défense.

Normalien, docteur en bio-informatique, entrepreneur à succès (notamment dans la simulation numérique), ancien auditeur de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) et capitaine de frégate de réserve, M. Chiva est un passionné des nouvelles technologies appliquées au monde militaire. Une passion qu’il partage grâce à son blog, VMF214.net (un nom choisi en hommage au commandant des Marines Greg « Pappy » Boyington, ce chef des « Têtes brûlées » si peu soucieux des conventions et des règlements). En outre, il était jusqu’à présent le président de la commission chargée de la prospective et de la préparation de l’avenir au sein du Gicat et membre du conseil de surveillance de Def’Invest, un fonds d’investissement du ministère des Armées dédié aux PME stratégiques.

« J’ai toute confiance en lui », a assuré Mme Parly. « Et sa nomination, illustre parfaitement ma vision de l’innovation de défense. Une innovation ouverte sur la recherche et l’économie civile. Une innovation pour qui l’entreprenariat n’est pas un concept hors-sol mais une réalité et une nécessité. Une
innovation qui donnera à notre défense toutes les cartes pour répondre aux conflits de l’avenir. Une innovation, qui bénéficiera, aussi, aux technologies civiles et pourra améliorer, demain, le quotidien de tous », a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, le ministère des Armées va lancer, à l’automne, un « grand forum de l’innovation de défense » qui rassemblera « industriels PME, start-up, chercheurs, investisseurs, acteurs public. » Selon la ministre, il s’agira d’un « événement clé pour réfléchir ensemble et agir ensemble pour le futur de notre défense. »

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