Une frappe aérienne d’origine inconnue a été effectuée dans le nord de l’Afghanistan
Quelle force aérienne a effectué une frappe dans la province de Takhar, frontalière avec le Tadjikistan, après un accrochage ayant impliqué des garde-frontières tadjiks, le 26 août?
Selon Ahmad Jawad Hijri, porte-parole du gouverneur la province en question, a affirmé qu’il y avait eu, ce jour-là, un affrontement entre des garde-frontières tadjiks et des « trafiquants de drogue » afghans dans le district de Darqa, plus précisément dans une zone fortement boisée, revendiquée par l’Afghanistan et le Tadjikistan. Et ces combats prirent fin après l’intervention d’au moins un « avion de combat étranger », d’origine « tadjike ou russe ».
Toujours d’après la même source, cette frappe, confirmée par Abdul Rahman Aqtash, le chef de la police de la province de Takhar, aurait fait six tués parmi les « trafiquants », qui, selon d’autres responsables afghans, seraient en réalité des taliban. Ce que le porte-parole du mouvement taleb afghan, Zabihullah Mujahid, a nié dans un message publié par Whatsapp.
A priori, les forces afghanes n’étant pas dans le coup (elles ne disposent pas d’avions de combat, si ce n’est des A-29 Super Tucano) et l’aviation américaine n’ayant pas communiqué sur une éventuelle frappe dans le district de Darqa, l’appareil ayant mené ce raid ne peut être que tadjik ou russe.
En effet, la Russie dispose d’une base militaire au Tadjikistan, où sont régulièrement déployés, notamment lors d’exercices, des avions d’attaque au sol Su-25 « Frogfoot » et des bombardiers tactiques Su-24 « Fencer ».
Mais le ministère russe de la Défense a formellement démenti tout opération menée par ses chasseurs-bombardiers dans le nord de l’Afghanistan.
« Les informations […] selon lesquelles l’aviation russe aurait frappé des terroristes du mouvement islamiste Taliban dans une zone frontalière du nord-est de l’Afghanistan ne correspondent pas à la réalité », a en effet déclaré l’état-major russe. Et d’insister : L’aviation russe « n’a été chargée d’aucune mission de combat dans une zone frontalière entre le Tadjikistan et l’Afghanistan. »
Reste donc la piste tadjike. Seulement, il n’est pas certain que la force aérienne du Tadjikistan puisse effectuer des frappes, à moins qu’elle ait utilisé ses L-39 Albatros, c’est à dire des avions d’entraînement ayant une capacité d’attaque limitée. Mais là aussi, un responsable tadjik, cité par Reuters, a démenti toute action aérienne en Afghanistan…
En tout cas, la situation dans la province de Takhar est particulièrement difficile pour les forces de sécurité afghane étant donné que les taliban y exercent une pression de plus en plus forte.
« La sécurité […] s’est détériorée ces derniers mois et des affrontements réguliers ont eu lieu entre les forces de sécurité afghanes et des groupes armés antigouvernementaux, notamment les taliban. Des dizaines de postes de contrôle ont également été attaqués ces dernières semaines par les taliban dans la province », rappelle en effet Tolo News.