Le drone de combat russe « Okhotnik » va bientôt entamer ses premiers essais

Avec le programme américain de drone de combat embarqué X-47B (qui sert de base à un ravitailleur en vol) ou encore les démonstrateurs Taranis (BAE Systems) et nEUROn (projet européen emmené par Dassault Aviation), la Russie ne pouvait rester à l’écart de cette technologie.

À partir de 2005, le constructeur « Russian Aircraft Corporation MiG » lança le programme Skat, consistant à mettre au point le démonstrateur technologique d’un drone de combat furtif. Motorisé par un réacteur Klimov RD-5000B, cet appareil, subsonique, devait être en mesure d’emporter deux tonnes de charge militaire (dont des missiles Kh-31 ou des bombes KAB-500) dans deux soutes ventrales.

Seulement, ce projet fut abandonné… avant d’être relancé en 2011 par le gouvernement russe et confié à Sukhoï sous le nom de « Okhotnik » (« chasseur » en français).

Selon l’agence Tass, ce drone de combat devrait effectuer ses premiers essais en septembre prochain. Mais, dans un premier temps, il n’est pas question de lui faire réaliser un vol complet, l’objectif étant de valider son comportement au décollage.

On ne sait que très peu de chose sur l’Okhotnik, si ce n’est qu’il a la forme d’une aile volante (comme tous les démonstrateurs drones de combat…) et qu’il devrait pouvoir voler à la vitesse de 1.000 km/h. Conçu avec des matériaux composites et un revêtement anti-radar, sa masse serait, d’après les médias russes, de 20 tonnes. Ce qui paraît beaucoup quand l’on sait que le nEUROn pèse 4,9 tonnes à vide (6,3 tonnes pour le X-47B américain), à moins qu’il ne s’agisse de la masse maximale au décollage (masse de l’appareil + carburant + charge militaire + capteurs).

Il a également été rapporté que l’Okhotnik serait doté d’un turboréacteur à double flux Saturn AL-31 (le même qui équipe les avions de chasse de la famille des Su-27) et que son rayon d’action serait de l’ordre de 6.000 km. En outre, d’après l’agence TASS, ce drone pourra « mener de façon autonome des missions de combat », grâce à l’intelligence artificielle. Cependant, la décision de mettre en oeuvre ou non l’armement reviendra à un « humain ».

Toujours selon la même source, ce drone, dont le premier vol complet est annoncé pour 2019, doit préfigurer l’avion de combat russe de 6e génération. Mais on en est pas encore là…

Dans le même temps, il a été annoncé que le ministère russe de la Défense et Sukhoï venaient de signer un contrat prévoyant la livraison de seulement 2 avions de 5e génération Su-57 d’ici 2020. Le calendrier d’acquisition de cet appareil n’a pas été précisé.

« Le Su-57 est considéré comme l’un des meilleurs avions produits dans le monde. Par conséquent, il n’est pas logique d’accélérer le travail de production de masse de cet appareil de cinquième génération », a cependant affirmé, en juillet, Youri Borisov, le vice-ministre russe de la Défense. Et d’ajouter : Il « est l’atout que nous pourrons toujours sortir de notre manche lorsque les appareils des générations antérieures commenceront à marquer le pas face à leurs homologues des principaux pays du monde. »

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