Otan : Fin de mission pour les forces françaises engagées dans les pays baltes

En mars 2017, dans le cadre de l’enhanced Forward Presence [eFP], c’est à dire le renforcement du flanc oriental de l’Otan avec le déploiement de quatre bataillons multinationaux dans les pays baltes et en Pologne, l’armée de Terre envoya, en Estonie, le sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] « Lynx », doté de 4 chars Leclerc et de 8 VBCI [Véhicules blindés de combat d’infanterie].

D’abord placé sous commandement britannique, ce S/GTIA « Lynx » fut ensuite transféré, en janvier 2018, en Lituanie pour être intégré au bataillon dirigé par l’Allemagne. Plus de 8 mois après, c’est à dire à l’occasion de la fin du mandat « Lynx IV », le 7 août, l’État-major des armées [EMA] a annoncé le désengagement des éléments français de cette mission de l’Otan.

Ce retrait coïncide avec l’arrivée, trois semaines plus tôt, à Rukla [Lituanie] d’un détachement de 270 soldats fourni principalement par le 41e bataillon d’infanterie mécanisée tchèque et équipé de véhicules blindés Pandur II.

Le désengagement du S/GTIA Lynx nécessite une opération logistique relativement importante. Après avoir subi un contrôle technique, les 36 véhicules (Leclerc, VBCI, PVP et VAB) ont pris la direction de la gare Gaižiūnai, pour être ensuite acheminés à Mockava et transbordés sur des wagons d’un train français. Quant aux conteneurs, ils doivent être transportés la zone de stockage temporaire située entre Marijampolé et la gare d’embarquement. Pour cela, plusieurs pays (Allemagne, Pays-Bas et République Tchèque) ont mis des camions lourds à la disposition des militaires français afin de renforcer les « moyens logistiques » de ces derniers.

« Au total, 5 trains militaires se succèderont pour ramener l’ensemble des matériels et des véhicules en France. Le dernier quittera la Lituanie le 29 août », précise l’EMA.

Ce désengagement des pays baltes n’est que temporaire pour le S/GTIA Lynx étant donné qu’il doit retrouver l’Estonie en 2019. C’est, du moins, ce qui a déjà été annoncé par l’ambassade de France à Tallinn.

Justement, les 4 Mirage 2000-5F déployés par l’escadron de chasse 1/2 Cigognes depuis mai dernier, à Amari, en Estonie, s’apprêtent à retrouver la base aérienne de Luxueil. Les avions français seront relevés par des Eurofighter Typhoon allemands du Jagdgeschwader 74 en septembre prochain, dans le cadre de la mission « Enhanced Air Policing » de l’Otan. En Lituanie, à Šiauliai, des F-16 Belges prendront la relève des appareils espagnols et portugais.

Le mandat des aviateurs français aura été marqué par le départ « inopiné » d’un missile air-air AMRAAM depuis un Eurofighter espagnol, lors d’un exercice au-dessus de l’Estonie, d’entraînements avec des L-39 de la force aérienne estonienne, et d’une vingtaine de décollages en alerte pour identifier des appareils russes s’approchant de l’espace aérien balte.

Du 13 au 19 août, selon un compte-rendu publié par le ministère lituanien de la Défense, les avions de l’Otan ont réalisé 4 interventions pour accompagner des avions AN-26 et Su-30 évoluant à proximité de Kaliningrad avec leur transpondeur éteint.

Photo :  Elise FOUCAUD / ECPAD – EMA

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