Des systèmes de guerre électronique de conception russe repérés par l’OSCE dans le sud-est de l’Ukraine

Signés en février 2015 sous l’égide la France et de l’Allemagne, les accords de Minsk 2 prévoyaient le retrait d’armes dites lourdes d’une zone tampon devant séparer les rebelles pro-russes du Donbass [sud-est de l’Ukraine] et les forces gouvernementales ukrainiennes. Étaient cités dans l’article 2 du texte les systèmes de de lance-roquettes multiples [MLRS] Tornado-S, Ouragan et Smerch ainsi que les missiles tactiques Tochka et Tochka U.

Or, la présence du MLRS Tornado-S était surprenante dans la mesure où ce système, mis en service en 2012 par les forces armées russes, n’avait alors été jamais exporté, que ce soit en Ukraine ou ailleurs.

Puis, en septembre de la même année, la Mission spéciale de surveillance de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), déployée sur la ligne de front séparant les belligérants, fit savoir qu’elle avait repéré, près du village de Krouhlik, situé dans une zone contrôlée par les rebelles de la République populaire de Lougansk (LPR), un système TOS-1 « Buratino », qui n’avait jamais fait partie de l’inventaire des forces ukrainiennes avant le déclenchement des hostilités.

Pour autant, Moscou a toujours nié toute fourniture d’équipements militaires aux séparatistes du Donbass. Qu’en sera-t-il après le dernier rapport de cette Mission spéciale de surveillance [MSS]?

En effet, ce 14 août, cette dernière a indiqué avoir « repéré quatre systèmes de guerre électronique distincts […] dans les territoires non contrôlés par le gouvernement » ukrainien, précisément près du village de Chornoukhyné, à 64 kilomètres au sud-ouest de Louhansk. Or, ces équipements, tous de conception russe, sont récents et ne peuvent, par conséquent, provenir d’une caserne de l’armée urkrainienne.

Dans le détail, le drone utilisé par la MSS a donc permis d’identifier des systèmes Leer-3 (utilisé pour la surveillance des réseaux GSM), RB-109A Bylina, Krasoukha-2 (un moyen de lutte « radio-électronique » développé au tournant des années 2010) et Repellent-1 (qui, dédié à la lutte anti-drone, a été présenté pour la première fois par l’armée russe en 2016).

Cela étant, la mission de l’OSCE se garde d’indiquer explicitement d’où ces systèmes pourraient provenir. Comme elle a d’ailleurs été toujours prudente sur les causes de la perte de plusieurs de ses drones utilisés dans le cadre de ses activités de surveillance. Les forces ukrainiennes ont également vu plusieurs de leurs appareils de type RQ-11 Raven, fournis par les États-Unis, être « piratés » par les séparatistes pro-russes.

Ces denières observations faites par l’OSCE tend à confirmer ce qu’avançait un rapport de l’International Centre for Defense and Security, basé en Estonie, au sujet de l’aide obtenue par les rebelles du Donbass dans le domaine de la guerre électronique.

Ainsi, selon ce document, les forces russes auraient déployé de « nombreux systèmes de guerre électronique » dans le Donbass et « formé les forces séparatistes locales à les utiliser ». Et d’ajouter qu’une « grande partie de l’activité russe » dans cette région était « clandestine » et donc « difficile à évaluer » car elle semblait impliquer des « unités hautement mobiles. »

Photo :  système Krasukha-2

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