Bientôt une base aérienne de l’Otan en Albanie?
Membre de l’Otan depuis 2009, l’Albanie aurait souhaité voir s’établir sur son territoire une base américaine. En tout cas, la ministre albanaise de la Défense, Olta Xhacka, fit une telle demande lors d’un déplacement à Washington, le 18 avril dernier.
« Je pense qu’il faut envoyer un message fort : que les Balkans occidentaux sont une région orientée vers l’Ouest, et que nous partageons et devons protéger les mêmes principes et valeurs », plaida Mme Xhacka, dont le pays ne consacre que seulement 1,10% de son PIB à ses dépenses militaires (soit 145 millions de dollars, selon les derniers chiffres de l’Otan).
« Nous pensons qu’il est temps que les États-Unis établissent une présence en Albanie », avait ensuite enchaîné la responsable albanaise, évoquant une « base navale sur l’Adriatique, que ce soit de façon bilatérale ou dans le cadre de l’Otan. »
Apparemment, de base navale, il n’en est pour l’instant pas question. En revanche, à en croire le Premier ministre albanais, Edi Rama, l’Otan aurait l’intention d’investir 50 millions d’euros (58 millions de dollars) pour réhabiliter la base aérienne de Kuçovë, située dans le centre du pays, à 80 km au sud de la capitale, Tirana.
D’après le chef du gouvernement albanais, la base de Kuçovë serait utilisée pour soutenir les missions missions de ravitaillement et de logistique, ainsi que pour des exercices et des entraînements.
La construction de cette base commença en 1952 pour s’achever trois an plus tard. À l’époque, la ville dont elle dépend s’appelait non pas « Kuçovë » mais « Staline », ce qui serait ironique si jamais l’Otan confirme les propos de M. Rama. Puis, elle fut rénovée entre 2002 et 2004… soit quand Tirana décidé de clouer au sol son aviation de chasse. Depuis, les avions de combat que sa force aérienne utilisait (d’antiques MiG-15, MiG-19 et autres J-5 et J-6 chinois) ont été en partie vendus aux enchères.
« Kuçovë servira également de base nationale à force aérienne albanaise, et cet investissement stratégique de l’Otan en Albanie apportera un nouveau modèle à nos forces armées », a souligné Edi Rama, qui y voit aussi de « nouvelles possibilités de développement économique et social pour l’ensemble de la région. »
Actuellement, l’aviation albanaise ne met en oeuvre qu’une vingtaine d’hélicoptères. Mais il se pourrait que cela change à l’avenir, si l’on en juge par les propos de M. Rama.
« Parallèlement, des discussions directes sont en cours avec les États-Unis, qui sont notre partenaire stratégique, pour la modernisation des capacités aériennes albanaises », a en effet indiqué M. Rama, avant d’évoquer une issue prochaine des négociations en cours.