Le gouvernement suédois donne son feu vert à l’achat du système américain de défense aérienne Patriot

Fruit d’une coopération franco-italienne, le système Sol-air de moyenne portée/terrestre [SAMP/T ou Mamba], fut envoyé en Suède par l’armée de l’Air dans le cadre de l’exercice Aurora 17 en octobre dernier, sans doute avec l’idée de convaincre le gouvernement suédois de l’efficacité de ce dispostif reposant sur le missile intercepteur Aster 30 et le radar Arabel, capable de détecter des cibles dans un rayon de 3 à 80 km, voire plus avec l’utilisation de la liaison 16 par un avion de surveillance aérienne.

Mais le déploiement de deux batteries Mamba par l’Escadron de défense sol-air (EDSA) 1/950 « Crau » fut sans effet : le mois suivant, l’Administration suédoise du matériel de défense [Försvarets Materielverk – FMV] estima que le système américain concurrent, le Patriot PAC-3, était préférable à l’offre européenne. Et d’annoncer en conséquence l’achat de quatre batteries avec un budget contraint de 10 milliards de couronnes (1,2 milliard d’euros).

En février, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations américaines d’équipements militaires, recommanda au Congrès d’approuver la vente à la Suède de 4 batteries Patriot PAC-3 et de 300 missiles intercepteurs (dont 100 Patriot MIM-104E et 200 Patriot PAC-3 MSE). Le montant du contrat était alors estimé à 3,2 milliars de dollars, soit 2,3 plus que le budget prévu par le gouvernement suédois pour cette acquisition.

D’où l’avertissement lancé par l’état-major suédois, pour qui les forces armées risqueraient de manquer de ressources en 2019/2020 pour couvrir leurs besoins opérationnels et financer l’ensemble des programmes d’acquisition, dont celui des quatre batteries Patriot PAC-3.

Début juillet, il fut proposé au Riksdag [Parlement suédois, ndlr] de financer le système Patriot par une allocation spéciale, qui serait distincte du budget de la Défense. En tout cas, ce projet d’acquisition ne fait pas l’unanimité.

« Il semblerait que pour le gouvernement, l’achat d’un système de missiles complet soit maintenant une question de commodité plutôt que de fonctionnalité ou de pertinence pour l’armée et la défense aérienne suédoise. Le système de missiles Patriot sur lequel la Suède a initialement entamé des négociations est à ce stade dépassé et inadapté à nos besoins. Le projet devrait être revu dans cette optique », a commenté Carl Bildt, ancien Premier ministre [conservateur] et ex-chef de la diplomatie suédoise.

Quoi qu’il en soit, et alors que le mode de financement n’a pas été précisé, le gouvernement suédois a autorisé, le 2 août, la Försvarets Materielverk à « conclure un accord avec les autorités américaines pour l’achat d’un système de défense aérienne à moyen rayon Patriot. » Aucune précision sur le montant du contrat négocié n’a été donnée. Mais la facture dépendra du nombre de missiles (et de leur type) qui seront finalement commandés et livrés avec les quatre batteries Patriot d’ici 2025.

Mais un autre problème de financement est à considérer : celui du taux de change entre le dollar et la couronne suédoise. « Parce que le taux du dollar varie et que le coût sera payé trimestriellement jusqu’en 2024, il est difficile de déterminer le montant exact qui aura été payé à la fin », estiment les médias suédois.

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