Échec du tir d’un missile intercontinental américain Minuteman III à cause d’une « anomalie »

Comme il le fait assez régulièrement, et afin de vérifier la fiabilité de ce type d’engin, l’Air Force Global Strike Command [AFGS] a procédé, le 31 juillet, à un tir de missile balistique intercontinental [ICBM] Minuteman III non armé depuis la base de Vandenberg, en Californie.

Normalement, le missile aurait dû atteindre les environs de l’atoll de Kwajalein, dans les îles Marshall après avoir parcouru près de 7.000 km depuis son point de départ. Sauf que le Minuteman III tiré par le 30th Space Wing n’a pas pu atteindre sa detination étant donné qu’il a dû s’auto-détruire au-dessus du Pacifique en raison d’une « anomalie ».

L’échec du tir d’un Minuteman III est relativement rare. La dernière fois que cela s’était produit remonte à juillet 2011. À l’époque, un problème au niveau du système de guidage de l’engin avait été évoqué.

Pour le moment, l’AFGS n’a pas donné de précision sur le problème detecté lors du dernier tir. « Tout évènement inattendu pendant le test peut représenter une anomalie », a-t-il seulement indiqué. « Puisque des anomalies peuvent être dues à de multiples facteurs liées à l’équipement lui même ou à l’équipement de test, il faudra une analyse soignée pour déterminer les causes » de cet échec, a-t-il aussi expliqué.

L’avant dernier tir d’un Minuteman III a eu lieu en avril dernier. Chaque lancement coûte entre 10 et 20 millions de dollars.

L’intérêt de ces essais peuvent être de deux natures : ils permettent de collecter des données qui serviront à améliorer la fiabilité et l’efficacité de la dissuasion nucléaire américaine et peuvent servir de « démonstration de force » quand le contexte géopolitique l’exige. Tel a été le cas, notamment, en février 2016, quand deux missiles intercontinentaux furent lancés à une semaine d’intervalle.

« Nous [les Américains, ndlr], les Russes et les Chinois, faisons régulièrement des tests pour prouver que les missiles opérationnels que nous avons sont fiables. Et c’est un signe… que nous sommes prêts à utiliser des armes nucléaires pour défendre notre pays si nécessaire », avait en effet déclaré Robert O.Work, alors secrétaire adjoint à la Défense de l’administration Obama.

Les États-Unis disposent de 450 LGM-30G Minuteman III, stockés et prêts à être employés sur nécessaire sur trois bases situées dans le Wyoming (90th Missile Wing), le Dakota du Nord (91st Missile Wing) et le Montana (341st Missile Wing). Le 30th Space Wing est quant à lui chargé de soutenir le développement et l’évaluation des missiles intercontinentaux.

Conçu par Boeing et régulièrement modernisé depuis son entrée en service, en 1970, le LGM-30G Minuteman III devrait être remplacé au cours des 20 prochaines années par un nouveau missile pour le moment appelé « Ground Based Strategic Deterrent ».

Photo : Archive

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