L’Union européenne s’engage à reconstruire le quartier général de la Force conjointe du G5 Sahel à Sévaré

En février dernier, l’Union européenne fit part de son intention de doubler l’aide de 50 millions d’euros qu’elle avait accordée à la Force conjointe du G5 Sahel [FC-G5S], dont les besoins de financement s’élevaient alors à un peu plus de 420 millions d’euros pour être opérationnelle.

Pour rappel, la FC-G5S doit compter 5.000 soldats répartis en sept bataillons, fournis par le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et la Mauritanie. Même si elle a déjà mené plusieurs opérations depuis octobre 2017, avec l’appui de la force Barkhane, elle n’a toujours pas été déclarée pleinement opérationnelle.

Cela étant, une partie de l’aide débloquée par l’UE avait servi à construire le quartier général de cette force conjointe à Sévaré, au Mali. Seulement, le 29 juin, ce dernier a été la cible d’une attaque « complexe », revendiquée plus tard par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), une organisation qui fédère plusieurs mouvements jihadistes actifs dans la bande sahélo-saharienne.

Cette attaque a fait 3 tués (dont deux militaires et un civils) et causé de lourds dégâts au QG de la FC-G5S. D’où l’annonce faite le 25 juillet par Federica Mogherini, la Haute-représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.

« L’Union européenne est le premier partenaire du G5 Sahel. L’attaque contre le quartier général de la Force conjointe du G5 Sahel au Mali est aussi une attaque contre notre priorité commune de ramener la paix dans la région », a commencé par faire valoir Mme Mogherini.

Aussi, a-t-elle ajouté, « nous avons ainsi décidé de soutenir pleinement la reconstruction du quartier général de Sévaré, au Mali, confirmant notre engagement déterminé aux côtés des pays du G5, pour permettre aux institutions de contrôler pleinement leurs territoires et de lutter contre le terrorisme et les trafics d’êtres humains, d’armes et de drogue ». Et de conclure : « Garantir la sécurité, le développement de la région est également un investissement dans notre propre sécurité. »

Cette décision a été prise en concertation « étroite » avec le chef de la mission militaire européenne « EUTM Mali » et la force française Barkhane.

À noter que, suite à une affaire de violation présumée des droits de l’homme dans la région de Mopti, en mai dernier, mais aussi à l’attaque contre le quartier général de Sévaré, le commandant de la FC-G5S, le général Malien Didier Dacko, a été remplacé par le général Hanena Ould Sidi, ancien chef du renseignement mauritanien.

Photo : Attaque du QG de la FC-G5S, en juin 

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