Après les attentats de 2015, des remarques « acrimonieuses » ont été faites aux familles de militaires

Publié en juillet 2016, le rapport de la commission d’enquête relative aux moyens mis en œuvre par l’État pour lutter contre le terrorisme avait indiqué que les soldats de Sentinelle avaient fait l’objet de 509 provocations/insultes « répertoriées » depuis janvier 2015, soit après la tuerie de Charlie Hebdo, la prise en otage des clients d’un supermarché « Hyper Casher » et l’assassinat de Clarissa Jean-Philippe, une jeune policière.

Mais, visiblement, les militaires n’ont pas été les seuls à avoir été insultés et provoqués. Leurs familles aussi. C’est en effet ce qu’on peut lire dans le 12e rapport annuel du Haut comité d’évaluation de la condition militaire [HCECM], qui vient d’être rendu public [.pdf, page 102].

Ainsi, est-il avancé dans ce document, « le Haut Comité a constaté tant auprès des militaires rencontrés que des bureaux du logement du ministère des Armées ou des bailleurs intervenant au profit de la gendarmerie et des armées que les attentats en matière de sécurité des logements accueillant les militaires étaient en forte hausse. »

« Par exemple, continue le HCEM, après les attentats de 2015, des familles de militaire dispersées avec des ressortissants de la société civile autour de plusieurs cages d’escalier ont demandé à être regroupées pour renforcer la sécurité des accès aux logements attribués à des militaires. »

Et la raison de ces demandes a de quoi inquiéter… « Ces requêtes ont émergé à la suite de remarques acrimonieuses faites aux familles sur l’activitié du conjoint militaire », est-il expliqué dans ce rapport.

Le ministère des Armées a rapidement répondu à ces demandes. « Dès l’automne 2015, un plan PRODEF dédié aux logements domaniaux du ministère des armées a ainsi été lancé à hauteur de 4 M€ en partant des besoins exprimés par les échelons locaux ; il a permis le financement de la sécurisation d’entrées d’immeubles, l’installation de digicodes ou de vidéo-codes et l’installation de clôtures », note le HCECM.

La Direction générale de la gendarmerie nationale [DGGN] a également pris des initiatives pour améliorer la sécurité de ses casernes, dont certaines ont été prises pour cible par des groupuscules d’extrême-gauche [une en Haute-Vienne, deux dans l’Isère].

« Le Haut Comité souligne l’importance que représentent ces mesures pour la confiance des familles et le soutien qu’elles apportent aux militaires. Ces efforts, nécessaires pour le Haut Comité, sont à poursuivre », est-il affirmé dans le rapport.

Plus de 47.550 logements (dont 5.207 en outre-Mer et à l’étranger) composent le parc global du ministère des Armées. Ce dernier comprend des « logements domaniaux et des logements pris à bail ou réservés par convention auprès d’un bailleur », rappelle le HCECM.

« La politique du logement remplit un double objectif : compenser la mobilité exigée des militaires et répondre à une préoccupation sociale au profit des personnels à revenus modestes. Elle a été conçue comme une aide, accordée en priorité mais non exclusivement, au personnel chargé de famille et n’est considérée comme un droit que lorsqu’il s’agit de la contrepartie d’une obligation de loger (logements concédés par nécessité absolue de service ou utilité de service) », explique le Secrétariat général pour l’administration [SGA].

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