Pour l’US Army, la préparation des brigades de combat à la guerre souterraine est devenue une priorité

Des guerres puniques (avec le siège de Lilybée) aux tunnels du Hamas dans la bande de Gaza en passant par le travail de sape et de contre-sape durant la Première Guerre Mondiale et aux « Tunnels Rats » de l’US Army au Vietnam, le combat souterrain n’est pas une nouveauté.

Cependant, de nos jours, les zones urbaines constituent « l’ultime champ de bataille ». Et cette tendance se confirmera de plus en plus dans les années qui viennent. Les opérations militaires menées dans les villes présentent plusieurs caractéristiques, dont, et c’est une évidence, la densité de la population civile, le « cloisonnement » car la liberté de manoeuvre y est limitée et la « tridimensionnalité », avec les immeubles, les maisons à étages, etc…

Si l’adage « qui tient les hauts tient les bas » est souvent vrai, il l’est moins quand il s’agit de combat urbain car il faut prendre en considération les souterrains (égoûts, tunnels, métro par exemple). Or combattre en zone « confinée » exige non seulement des équipements adaptés (d’où le défi lancé par la DGA afin de trouver une solution permettant de s’orienter dans les espaces clos sans GPS) mais aussi des savoir-faire spécifiques.

Mais le combat souterrain ne se limite pas à la guerre urbaine. De nombreuses installations militaires sont enterrées : il y en aurait même plus de 10.000 de par leur monde, dont 4.800 pour la seule Corée du Nord. D’où l’intérêt du Pentagone pour ce type d’engagement, même si l’heure est à la détente entre Pyongyang et Washington.

En effet, selon le site spécialisté Military.com, l’US Army a prévu une enveloppe de 572 millions de dollars pour entraîner 26 de ses 31 Brigades Combat Team [BCT] au combat souterrain. Cette somme doit égaement servir à acquérir des équipements spécifiques (dans le domaines des transmissions, notamment)

Comme le rappelle Military.com, avant les guerres en Irak et en Afghanistan, la mission visant à s’emparer de grands complexes militaires souterrains avait été confiée à des unités d’élites, comme la Delta Force, la SEAL Team 6 et le 75e régiment de Rangers. Mais comme maintenant la priorité pour le Pentagone est de se préparer à répondre aux défit posés par la Russie et la Chine (deux pays qui disposent d’installations militaires souterraines), les troupes « conventionnelles » doivent désormais s’approprier les savoir-faire nécessaires pour combattre dans les espaces confinés.

L’objectif est donc de préparer les unités de l’US Army « pour la guerre souterraine et de planifier et exécuter des opérations de combat à grande échelle dans l’environnement souterrain », écrit Military.com.

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Pour cela, de nouvelles directives vont être émises et afin d’accélérer le mouvement, des « simulateurs », mis au point par l’Asymetric Warfare Group (AWG), se présentant sous la forme d’une structure en forme de labyrinthe et composée de 15 à 20 conteneurs, seront installés sur les bases occupées par les BCT. Le Pentagone dispose par ailleurs de plusieurs sites d’entraînement dotés de réseaux souterrains, comme le « Tunnel Warfare Center » de l’US Navy, à China Lake.

En France, la guerre en espace confiné est également une source de préoccupation [voir vidéo]. Le Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB/94e RI] de Sissonne inaugurera, d’ici la fin de cette année, un nouveau complexe dédié au combat en milieu souterrain sur plusieurs niveaux

Lire : LA VILLE, ULTIME CHAMP DE BATAILLE – par le chef de bataillon Fréderic Chamaud et le colonel Pierre Santoni – Pierre de Taillac Éditions

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