Syrie : Un général des Gardiens de la Révolution iraniens tué à Boukamal

C’est par une brève dépêche de Sepah News, son agence de presse, que le corps des Gardiens de la Révolution iranien [Pasdarans] a annoncé, le 23 juin, la mort de l’un de ses généraux. « Le général de brigade Shahrokh Daïpour […] est tombé en martyr dans la ville de Boukamal, en Syrie, lors d’une mission de conseil » aux forces pro-gouvernementales syriennes, a en effet indiqué ce texte.

Cependant, cette dépêche de Sepah News ne donne pas plus de précisions, notamment sur les circonstances du décès du général Daïpour, si ce n’est qu’elle a présenté ce dernier comme ayant été un commandant d’unité lors de la guerre entre l’Irak et l’Iran (1980-1988) et qu’il a servi dans l’artillerie.

La ville de Boukamal, située à deux pas de la frontière irakienne, dans la province de Deir ez-Zor, a été reprise à l’État islamique (EI ou Daesh) par les forces pro-Damas en novembre 2017. Le 3 juin, elle a fait l’objet d’une offensive jihadiste qui a été finalement mise en échec au bout d’une semaine de combats. Est-ce dans ces circonstances que le général des Pasdarans a été tué?

En tout cas, la présence du général Daïpour à Boukamal illustre l’importance de l’engagement de l’Iran auprès des forces gouvernementales syriennes dans la province de Deir ez-Zor, lesquelles font face aux Forces démocratiques syriennes [FDS], déployées sur la rive orientale de l’Euphrate et actuellement engagées dans l’opération Roundup, qui vise à réduire les dernières poches de résistance de l’EI avec le soutien de la coalition dirigée par les États-Unis.

D’où une autre hyptothèse sur les circonstances de la mort de ce général iranien. Dans la nuit du 17 au 18 juin, la localité d’al-Hari, près de Boukamal, a été la cible d’un raid aérien qui a fait au moins une vingtaine de tués dans les rangs d’une milice chiite irakienne. Mais, d’après un bilan non confirmé donné par l’Observatoire syruen des droits de l’Homme [OSDH], cette frappe aurait fait plus de 50 morts.

Accusée d’en avoir été à l’origine, la coalition anti-jihadiste a catégoriquement démenti toute implication. Et un responsable du Pentagone a suggéré, plus tard, de regarder du côté israélien.

Quelques heures avant cette frappe, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait prévenu. « L’Iran doit se retirer de toute la Syrie. […] Nous agirons – nous agissons déjà – contre les efforts menés par l’Iran et ses mandataires pour établir une présence militaire en Syrie, que ce soit près de la frontière ou plus profondément en Syrie », avait-il averti. « Nous agirons contre ces efforts où que ce soit en Syrie », avait-il insisté.

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