L’UE veut renforcer ses opérations militaires avec une « Facilité européenne pour la paix »
Jusqu’à présent, les coûts communs des missions et des opérations militaires menées au nom de l’Union européenne sont pris en charge dans le cadre d’un mécanisme appelé Athena, auquel participent 27 pays membres [le Danemark en est exempté] sur la base de leur revenu national brut.
Pour rappel, six missions et opérations sont actuellement financées par le mécanisme Athena : EUTM Mali, EUTM RCA, EUTM Somalia, EUNAVFOR Atalanta, EUNAVFOR Sophia, EUFOR Althea [en Bosnie Herzégovine].
Dans le même temps, un autre dispositif, appelé « Facilité de soutien à la paix pour l’Afrique », permet à l’Union européenne de soutenir financièrement des opérations menées par des structures africaines, comme l’AMISOM en Somalie, conduite par l’Union africaine, ou encore le G5 Sahel.
Selon une proposition faite par Federica Mogherini, la Haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, il est désormais question de créer un nouveau mécanisme de financement, appelé « Facilité européenne pour la paix » [FEP].
En réalité, ce ne serait pas à proprement parler d’une nouveauté puisque ce dispositif se substituerait au mécanisme Athena et à la Facilité de soutien à la paix pour l’Afrique, avec un budget de 10,5 milliards d’euros pour la période 2021-2027. Chaque État membre y contrinuerait, là-encore, sur la base d’une clé de répartition du revenu national brut.
« La FEP couvrira le financement des coûts communs d’opérations et de missions militaires de l’UE et permettra de soutenir les partenaires à l’échelle mondiale. Les activités de renforcement des capacités des acteurs militaires et la fourniture de formations, d’équipements et d’infrastructures seront activées au moyen de la FEP. Grâce à cette combinaison, l’UE sera ainsi en mesure de renforcer les capacités de ses partenaires à faire face aux crises, à prévenir les conflits et à promouvoir la stabilité de manière autonome », explique la Commission européenne.
Et cette dernière d’insister : « La FEP continuerait donc à financer des opérations de soutien de la paix conduites par l’Afrique, comme l’AMISOM ou la force conjointe du G5 Sahel, tout en pourvoyant aux coûts communs des missions et opérations militaires relevant de la PSDC [Ploitique de sécurité et de défense commune, ndlr], qui sont actuellement financées par le mécanisme Athena. »
Pour résumer, cette FEP devrait permettre de « maximiser l’impact, l’efficacité et la durabilité de l’ensemble des actions extérieures de l’UE dans les domaines de la paix et de la sécurité. »
Les 10,5 milliards d’euros qui abonderaient le budget de cette FEP viendraient, si cette dernière est acceptée, s’ajouter aux 13 milliards (sur 7 ans) du Fonds européen de la Défense, dont l’accès sera réservé aux seules entreprises des pays membres ainsi qu’aux 6,5 milliards destinés à améliorer la mobilité militaire au sein de l’UE.
« Différents facteurs ont renforcé la nécessité pour l’Union européenne de devenir autonome en matière de défense et de sécurité », a fait valoir Federica Mogherini. « Mais ce travail, nous le faisons en coopération avec l’Otan, car nous continuons à croire dans le rôle crucial de l’Otan », a-t-elle ajouté.