Un commando des forces spéciales américaines tué lors d’une opération anti-jihadiste en Somalie

L’an passé, les forces américaines ont effectué 37 frappes ciblées contre les milices Shebab, liées à al-Qaïda, et la branche somalienne de l’État islamique (EI). Soit deux fois plus qu’en 2016. Et la tendance est identique cette année, avec déjà 16 raids conduits contre la mouvance jihadiste.

Cependant, les États-Unis font plus que de réaliser des frappes ciblées visant particulièrement les cadres et les camps d’entraînement jihadistes. En 2014, il fut rapporté par l’agence Reuters qu’au moins 120 « conseillers » militaires américains avaient été déployés depuis 2007 à Mogadiscio, auprès de l’AMISOM, la force de l’Union africaine déployée en Somalie avec un mandat des Nations unies, et de l’armée somalienne, alors à l’état embryonnaire.

En avril 2017, l’US AFRICOM, le commandement militaire pour l’Afrique, avait annoncé l’envoi de quelques dizaines de militaires supplémentaires pour assister les forces locales dans leurs combats contre la mouvance jhadiste. Et visiblement, il font plus que les assister.

Ainsi, un mois après cette annonce, un Navy Seal perdit la vie lors d’un assaut héliporté lancé contre un groupe de miliciens Shebab, près de Barriire, à environ 60 km à l’ouest de Mogadisco. Et, le 8 juin, un autre commando américain a été tué au cours d’une attaque jihadiste dans le Jubaland, une région frontalière avec le Kenya.

Depuis quelques jours, une force multinationale, composée de soldats kényan et somaliens, accompagnés par des éléments des forces spéciales américaines (800 hommes au total), tentent « de débarrasser les zones contestées des shebab, de libérer des villages du contrôle des shebab et d’établir un avant-poste de combat permanent visant à augmenter la portée de la gouvernance et de la sécurité du gouvernement fédéral somalien », selon l’US AFRICOM.

Cette force multinationale a ainsi conduit plusieurs raids contre des camps de miliciens Shebab à Jamaame, Kaban et Kabsuma, à environ une quarantaine de kilomètres de la ville portuaire de Kismayo.

Les circonstances dans laquelle un soldat d’une « force partenaire » et un commando américain ont été tués (4 autres ont également été blessés) n’ont pas été précisées. Si ce n’est qu’il a été fait état de « tirs de mortier et d’armes légères » et que le combat « a été très rapide ». A priori, un drone MALE, armé, était dans le secteur mais il n’a pas été en mesure d’intervenir.

Cette attaque a rapidement été revendiquée par les milices Shebab, qui, dans un message diffusé via l’application Telegram, ont parlé d’une « attaque féroce » conre une « base américano-somalienne ».

Selon le New York Times, 7.300 membres des forces spéciales américaines sont actuellement déployés dans le monde (Yémen, Somalie, Syrie, Libye, Niger, etc…). Le chef du Pentagone, James Mattis, a ordonné au commandement des opérations spéciales (USSOCOM, dont il est prévu d’augmenter le budget de 11% l’an prochain, ce qui le porterait à 13,6 milliards de dollars), de lui présenter « une série d’options d’ici la mi-juin pour trouver un équilibre entre les opérations antiterroristes et le défis sécuritaires croissants. »

D’après leur nouvelle « Stratégie de défense nationale », les États-Unis entendent la priorité aux « menaces croissantes » de « puissances révisionnistes » qui « tentent de créer un monde compatible à leurs modèles autoritaires », la guerre contre le terrorisme passant au second plan.

Photo : Archive

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]