Un Irakien ayant le statut de réfugié en France soupçonné d’être un cadre de l’État islamique

Un ressortissant irakien d’une trentaine d’année, ayant obtenu le statut de réfugié en France avant de s’installer à Lisieux, a été interpellé par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et mis en examen par le parquet de Paris.

Arrivé à Calais au cours de l’été 2016 au milieu d’autres migrants, après être passé par la Turquie, la Grèce, la Slovénie, la Hongrie, l’Autriche et l’Allemagne, l’homme en question – Ahmed H. – avait obtenu auprès de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides [Ofpra] une carte de résident valable pendant 10 ans.

Cependant, en septembre 2017, la DGSI a commencé à s’intéresser au profil d’Ahmed H., lequel a d’ailleurs fait l’objet d’une « fiche rouge » d’Interpol en février 2018. En effet, un temps donné pour mort, cet individu était alors recherché par les autorités irakiennes en raison de ses activités au sein de l’État islamique (EI ou Daesh) : il aurait été « l’administrateur » de la province de Samarra pour le compte de l’organisation jihadiste.

Mais ce n’est pas tout : Ahmed H. est également soupçonné d’avoir pris part au massacre du camp militaire de Speicher, près de Tikrit. En juin 2014, des recrues chiites de l’armée irakienne avaient été capturées et assassinées une par une. Au total, environ 1.700 personnes tombèrent sous les balles des assassins de Daesh en deux jours.

Évidemment, Ahmed H. a perdu son statut de réfugié en même temps que sa mise en examen et son incarcération. Et les chefs d’accusation retenus contre lui se passent de commentaires : « assassinat en relation avec une entreprise criminelle », « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle », « crimes de guerre par atteinte à la vie », « crimes de guerre par traitement inhumain ou dégradant », « crimes de guerre par usage de méthodes ou de moyens de combat prohibés » et « participation à un groupe en vue de commettre des crimes de guerre ».

Cependant, selon Europe1, Ahmed H. se serait tenu à carreau depuis son arrivée en France, sa surveillance n’ayant pas permis d’établir s’il a eu des contacts avec l’EI ou s’il préparait une attaque terroriste.

Reste que ce cas n’est isolé. En septembre 2017, l’hebdomadaire allemand Der Spiegel révélait que des combattants du groupe Liwa Owais al-Qarni, proche de la mouvance jihadiste, avaient trouvé refuge en Allemagne.

L’un de ses cadres, Ahmad A.-A, fut même arrêté par police criminelle d’État (LKA) dans la Saxe. « Environ 30 autres membres du groupe qui vivent également en Allemagne n’ont pas encore été identifiés ou trouvés. Certains […] sont tout simplement inconnus des autorités », écrivait l’hebdomadaire à l’époque.

Et il n’est pas exclu qu’il y ait d’autres cas similaires. En effet, le ministère allemand de l’Intérieur vérifie actuellement les identités de 18.000 migrants ayant obtenu le statut de réfugié auprès de l’Office fédéral pour la migration et les réfugiés (BAMF). Et cela, sans vérifications préalables.

En juillet 2017, le quotidien britannique The Guardian s’était fait l’écho de l’existence d’une liste d’Interpol contenant les données de 173 membres de l’EI, suspectés d’avoir été entraînés pour mener des actions terroristes en Europe. Plus récemment, le même journal a révélé que, toujours d’après Interpol, une cinquantaine de jihadistes venaient de débarquer en Sicile après avoir suivi la route des migrants en Méditerranée centrale.

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