Contre-terrorisme : L’usage des drones s’est intensifié durant la première année de mandat de M. Trump

À partir du moment où Barack Obama fut investi président des États-Unis, le nombre de frappes réalisées par des drones américains contre les réseaux terroristes augmenta significativement. Selon un bilan donné par la Direction nationale du renseignement américain [DNI] en juillet 2016, ces raids auraient permis d’éliminer 2.581 jihadistes. Quant aux « victimes collatérales », la même source avait évalué leur nombre entre 64 et 116.

Mais, visiblement, le président Trump a accentué cette tendance. Cela étant, il est compliqué de déterminer si les raids ayant visé des groupes terroristes ont été réalisés par des drones ou, plus classiquement, par des chasseurs-bombardiers.

Reste que, selon Stimson Center [.pdf], « le président Trump a autorisé au moins 80 frappes au Pakistan, au Yémen et en Somalie lors de sa première année au pouvoir, à un rythme qui risque de surpasser celui de ses deux prédécesseurs. » Et d’ajouter que cela « dénote peut-être d’une plus grande volonté d’avoir recours à la force létale. »

Le bilan donné par le Stimson Center semble sous-évalué. D’après The Long War Journal, les forces américaines ont en effet réalisé 125 frappes au Yémen, contre al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) et la branche yéménite de l’État islamique. Toutefois, ce bilan ne précise pas quels moyens ont été utilisés pour mener ces raids.

Lors sa première année passée dans le bureau ovale, le président Obama avait autorisé 53 frappes ciblées. Au total, il a donné son feu vert à 550 reprises en huit années de mandat. Avant de quitter la Maison Blanche, il avait signé un décret afin d’encadrer plus étroitement l’usage des drones.

Mais son successeur s’en est affranchi, en allant jusqu’à donner plus de latitude aux chefs militaires sur le terrain (ou du moins au plus près des opérations) de décider de l’opportunité ou non d’une frappe impliquant un drone [généralement, un MQ-9 Reaper].

Quoi qu’il en soit, le rythme des frappes a baissé en intensité au Yémen depuis le début de l’année. Entre janvier et mai, 28 ont été effectuées. En revanche, il reste soutenu en Somalie, où les jihadistes Shebab ont été visés à 16 reprises, le dernier raid en date (le 4 juin) ayant fait 27 tués dans leurs rangs. L’an passé, 31 frappes y avaient été réalisées, dont 4 contre la branche somalienne de l’EI.

Enfin, l’on compte également 3 frappes effectués en Libye, la plus récente ayant visé, le 6 juin, un groupe jihadiste près de Bani Wali (4 terroristes tués). En Afghanistan, le compte est plus compliqué à faire. En mars, au moins 20 du mouvement taleb pakistanais auraient été tués par un drone américain dans la province de Kunar. Mais plusieurs frappes ont été réalisées par l’aviation américaine lors de l’attaque de la ville de Farah City par les talibans afghans, en mai dernier.

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