STX France seul à la barre pour assurer la maintenance des frégates de surveillance de type « Floréal »
Depuis 2012, le maintien en condition opérationnelle (MCO) des six frégates de surveillance de type « Floréal », basées outre-Mer, était assuré par un tandem constitué par STX France et Naval Group. Or, ce ne sera plus le cas pour les six prochaines années.
En effet, STX France s’est vu notifier, le 29 mai dernier, par le Service de soutien de la flotte [SSF], un contrat d’une valeur de 114 millions d’euros pour l’entretien de ces six frégates. Lors de cet appel d’offres, Naval Group avait souhaité tenter sa chance seul.
« C’est notre premier contrat de cette valeur en 2018 », s’est réjoui Alain Crouzols, directeur de l’unité Services de STX France, dans les colonnes du quotidien Ouest France. « Nous allons assurer la maintenance préventive, c’est-à-dire anticiper ce qui doit être réparé durant les arrêts techniques. Et être en mesure d’intervenir immédiatement s’il y a une défaillance matérielle lors d’une mission », a-t-il expliqué. Au total, ce marché concernera entre 20 et 25 techniciens et ingénieurs.
Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un nouveau revers pour Naval Group, qui, ces dernières années, a perdu les contrats de MCO relatifs au bâtiment d’essais et de mesures Monge et aux cinq frégates légères furtives de type La Fayette, au profit du chantier naval de Saint-Nazaire.
Cela étant, Naval Group et STX France sont encore tous les deux impliqués dans le MCO des trois Bâtiments de projection et de commandement (BPC) Mistral.
Les frégates de surveillance de type Floréal ont été construites au début des années 1990 par les Chantiers de l’Atlantique (désormais STX France). Très sollicités pour des missions de surveillance des pêches et de lutte contre les trafics, ces navires resteront en service au moins jusqu’en 2025, la Loi de programmation militaire (LPM) 2019-25 n’ayant pas prévu leur remplacement.
Par ailleurs, conformément à un accord intergouvernemental signé en février dernier, 50% du capital de STX France a été racheté par l’italien Fincantieri, tandis que Naval Group y a pris une participation de 10%. Cette opération est le point de départ d’un rapprochement entre les deux spécialistes de la construction navale militaire, à l’image de ce qu’ont fait, dans le secteur automobile, Renault et Nissan.
Seulement, avec la nouvelle coalition gouvernementale en Italie, il n’est pas certain que cet accord au sujet de STX France soit maintenu. « La vraie question, […] c’est de savoir si nos amis italiens, avec le nouveau gouvernement qui va être en place, vont maintenir cet accord inter-gouvernemental », a en effet déclaré Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, ce 6 juin.
« Je souhaite prendre contact dans les prochains jours avec le nouveau ministre du développement économique italien Luigi di Maio pour m’assurer que ce beau projet industriel, naval, franco-italien, va jusqu’au bout et garantit les emplois, le savoir-faire et l’activité de ce fleuron que sont les Chantiers de l’Atlantique », a ajouté M. Le Maire.