La Colombie va officiellement devenir un « partenaire mondial » de l’Otan

Comment le Venezuela va-t-il prendre la chose? Réélu dans des conditions contestées après avoir mis au pas l’opposition de centre-droit sortie majoritaire des élections de décembre 2015, le président Nicolas Maduro, héritier du colonel Hugo Chavez, le chantre de la « révolution bolivarienne », ne manque pas une occasion d’accuser les États-Unis et, dans une moindre mesure, la Colombie, d’être les responsables de la situation (et le marasme économique) dans laquelle est plongé son pays.

En février dernier, et alors que Bogota venait d’envoyer 50 tonnes de « pernil de cerdo » [du jambon, ndlr] à Caracas pour les fêtes pour éviter une pénurie, M. Maduro avait accusé l’armée colombienne de former et d’entraîner des ressortissants vénézuéliens pour commettre « une attaque quelconque […] qui sera ensuite comme excuse par le gouvernement colombien pour déclarer un conflit armé contre notre patrie pacifique. »

Or, justement, la Colombie deviendra officiellement, d’ici quelques jours, un « partenaire mondial » de l’Otan. Une première pour un pays d’Amérique latine.

« Nous allons officialiser à Bruxelles la semaine prochaine – et c’est très important – l’entrée de la Colombie dans l’Otan dans la catégorie de partenaire mondial. Nous serons le seul pays d’Amérique latine à bénéficier de ce privilège », en effet annoncé Juan Manuel Santos, le président colombien, qui a par ailleurs été lauréat du prix Nobel de la paix pour ses efforts visant à mettre fin au conflit avec les guérilleros marxistes des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie).

Pour M. Santos, cette adhésion va « améliorer l’image de la Colombie » et lui « permettra de jouer un rôle beaucoup plus important sur la scène internationale. »

En réalité, cette annonce n’est pas une surprise puisque l’Otan et la Colombie avaient déjà approuvé, en mai 2017, un accord de partenariat « dans le but de renforcer le dialogue et la coopération pour répondre aux défis de sécurité communs. »

« Les objectifs du partenariat portent sur l’élaboration d’approches communes face aux défis de sécurité mondiaux tels que la cybersécurité, la sûreté maritime ou le terrorisme et ses liens avec la criminalité organisée. Ils visent en outre à soutenir les initiatives en faveur de la paix et de la sécurité, notamment la sécurité des personnes, avec une attention particulière pour la protection des civils et des enfants et pour la promotion du rôle des femmes dans la paix et la sécurité, et à renforcer les capacités et les moyens des forces armées colombiennes », avait expliqué l’Otan, à l’époque.

La Colombie va donc officiellement devenir le 9e partenaire mondial de l’Otan et rejoindre ainsi l’Australie, le Japon, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud, la Mongolie, l’Irak, l’Afghanistan et le Pakistan. « La plupart des partenaires mondiaux contribuent activement aux opérations et aux missions dirigées par l’Otan », souligne l’Alliance.

La Colombie cherche à se rapprocher des pays de la zone euro-atlantique depuis plusieurs années. C’est ainsi que, en 2015, elle avait déployé le patrouilleur – l’ARC 7 de Agosto – au large de la corne de l’Afrique, dans le cadre de l’opération anti-piraterie EUNAVFOR Atalanta.

Outre ce rapprochement l’Otan, le président Santos devrait également officialiser, le 30 mai, l’entrée de son pays au sein l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). La Colombie deviendra ainsi le 37e membre de cette organisation, après un processus d’adhésion commencé en 2011.

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