Des drones MQ-9 Reaper de l’US Air Force déployés pour la première fois en Grèce
Depuis quelques temps, la base aérienne grecque de Larissa accueillent de nouveaux appareils. En effet, l’US Air Force y a déployé des drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper, après en avoir obtenu l’autorisation auprès d’Athènes.
D’après le quotidien To Vima, l’accord a été donné par le gouvernement grec sur la base d’un accord bilatéral de défense, ce qui fait que le Parlement grec n’a pas été consulté pour approuver le déploiement de ces drones, lesquels effectuent des missions de reconnaissance sans emporter de munitions.
Cette présence de MQ-9 Reaper américains en Grèce [membre de l’Otan, ndlr] a été confirmée par Eric Pahon, un porte-parole du Pentagone. Selon les explications qu’il a données à Defense News, ce déploiement ne serait que temporaire, le temps d’attendre que leur base en Afrique soit « réparée ».
Les forces américaines disposent de plusieurs bases sur le continent africain, notamment à Garoua (Cameroun), qui accueille des drones dans le cadre de la lutte contre le groupe jihadiste nigérian Boko Haram, à Djibouti ou encore au Niger.
En outre, l’US Air Force peut compter sur la base italienne de Sigonella [Sicile]. Cette dernière est beaucoup plus proche des zones d’opérations en Afrique que celle de Larissa et, en outre, les autorités italiennes ont autorisé qu’elle soit utilisée pour des frappes contre l’EI en Libye. Ce qui n’est pas le cas de leurs homologues grecques.
Les appareils basés à Larissa « ne sont pas armés et ne sont utilisés que pour la reconnaissance. Cependant, pour des raisons de sécurité opérationnelle, nous ne publions de détails sur des missions spécifiques », a expliqué Eric Pahon, pour qui la présence de ces drones est « essentielle » pour atteindre les « objectids de sécurité dans la région, en particulier pour faire face aux menaces émanant du sud. »
Située au nord d’Athènes, la base de Larissa fait face au détroit des Dardanelles, qui relie la mer Égée à celle de Marmara. Et il est un passage obligé pour entrer et/ou sortir de la mer Noire, où la Russie a musclé ses moyens navals. D’où un intérêt à y baser des drones pour des missions de surveillance et de reconnaissance.
En outre, la base de Larissa constitue une alternative à celle d’Incirlik, en Turquie, pour les opérations menées au Levant contre l’État islamique (EI ou Daesh). Aussi, faut-il sans doute y voir un message adressé à Ankara, dont les relations avec Washington se refroissent autant que celles avec Moscou se réchauffent.
D’après, à en croire To Vima, Athènes entend profiter de ces tensions entre les États-Unis et son voisin (avec lequel elle entretient des rapports difficiles). En effet, Aaron Wess Mitchell, le sous-secrétaire d’Etat américain aux affaires européennes et eurasiatiques, aurait évoqué un possible transfert des forces américaines basées à Incirlik en Grèce. Sauf que, dans ce cas, il faudrait trouver un autre point de chute pour les bombes nucléaire tactiques B-61 actuellement stockées en Turquie.