Un sous-marin nucléaire russe a tiré une salve de 4 missiles balistiques intercontinentaux « Boulava »

Le 26 octobre 2017, les trois composantes des forces stratégiques russes (terrestre, aérienne, sous-marine) furent sollicités pour un rare exercice de « gestion de leurs forces » respectives.

Ainsi, des bombardiers Tu-160, Tu-95MS et Tu-22 M3 tirèrent des missiles de croisière « sur des cibles au sol » situées au Kamtchatka (Extrême-Orient), dans la république des Komis (nord) et sur un terrain militaire russe au Kazakhstan » tandis que deux sous-marins nucléaires lancèrent leurs engins – de type non précisé – depuis la mer d’Okhotsk, au nord du Japon et celle de Barents, dans l’océan Arctique. Enfin, un missile balistique intercontinental sol-sol « Topol » fut envoyé en direction du « champ de manoeuvre de Cura » depuis le cosmodrone de Plessetsk.

Près de sept mois plus tard, la Russie a fait une nouvelle démonstration de force, dans le droit fil des exercices Behemoth 1 et 2 des années 1989/1990, avec le tir d’une salve de 4 missiles balistiques mer-sol RSM-56 Boulava par le sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) Iouri Dolgorouki, alors en immersion en mer Blanche (nord-ouest).

« Le 22 mai, le sous-marin du projet 955 Boreï de la flotte du Nord Iouri Dolgorouki a effectué avec succès le tir d’une salve de quatre missiles balistiques Boulava d’une zone définie en mer Blanche sur une cible situé sur le polygone de Koura au Kamtchatka », a en effet annoncé le ministère russe de la Défense.

« Lors de cet exercice, les objectifs fixés ont été atteints. Les caractéristiques tactiques et techniques, ainsi que la fiabilité de ce sous-marin lanceur d’engins du projet 955 Boreï et du système de missiles Boulava ont été confirmées », a confirmé un porte-parole de la flotte du Nord.

D’après Moscou, c’était la première fois qu’un SNLE de la classe Boreï réussissait à lancer à la fois 4 missiles balistiques intercontinentaux. Sachant que tels engins peuvent coûter 120 millions d’euros (tel est le prix du M-51 français), le ministère russe de la Défense n’a pas regardé à la dépense.

Mis en service en janvier 2013, le SNLE Iouri Dolgorouki est le premier de la série de la classe Boreï. Deux autres ont été livrés à la marine russe, à savoir le « Vladimir Monomaque » et l' »Alexandre Nevski ». Ces deux navires sont mis en oeuvre par la flotte du Pacifique. Deux autres exemplaires, le « Prince Vladimir » et le « Prince Oleg », ont été lancés en 2017. Au total, ce programme prévoit 8 sous-marins.

Quant au missile Boulava (code Otan : SS-NX-30), à capacité nucléaire, sa mise au point aura été laborieuse, avec 9 échecs sur 20 lancements entre 2004 et 2014.

Photo : Chantiers navals Sevmach

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