Des avions russes ont survolé des navires français au moins à 8 reprises depuis l’été 2017

Lors de son audition par la commission sénatoriale des Affaires étrangères et des Forces armées, le 11 avril dernier, le chef d’état-major de la Marine nationale (CEMM), l’amiral Christophe Prazuck, a été interrogé sur l’incident qui, ayant eu lieu quelques jours plus tôt, avait impliqué la frégate multimissions (FREMM) Aquitaine et un avion de combat russe, en Méditerranée orientale.

Pour rappel, durant le week-end du 7 avril, la FREMM Aquitaine a été survolé de façon dangeureuse et « inamicale » par un bombardier tactique russe Su-24 « Fencer » (a priori « couvert » par un chasseur Su-30), affichant une « posture agressive ». Ce qu’a confirmé l’amiral Prazuck.

« En fin de semaine dernière, la FREMM Aquitaine a été survolée par un avion de chasse russe, armé, qui avait décollé de la base de Tartous, bien en-deçà des distances de sécurité généralement observées par les autres appareils », a en effet rapporté le CEMM, évoquant un « acte » qui aurait pu « être la source d’un accident ».

Mais, visiblement, cet incident n’était pas inédit, à en croire l’amiral Prazuck. Depuis 2015, dans le cadre de l’opération Chammal, la Marine nationale déploie une frégate de premier rang au large de la Syrie, ce qui permet d’avoir une appréciation de la situation. Jusqu’à l’été 2017, cela n’avait pas posé de problème aux forces russes.

Seulement, a en effet révélé l’amiral Prazuck, « au cours de ces huit derniers mois, ce type d’événement [le survol d’une frégate française par un avion de combat russe, ndlr] s’est produit à huit reprises. »

Le dernier en date ne peut pas avoir de lien avec la perspective de frappes françaises et américaines contre le régime syrien en réponse à l’attaque chimique de Douma étant donné que cette dernière a eu lieu le même jour que le survol de la FREMM Aquitaine par un Su-24 armé.

Cela étant, la marine russe a surveillé les mouvements du porte-avions Charles de Gaulle lors de ces récents déploiements en Méditerranée orientale. Ainsi, à l’occasion de la diffusion d’un dossier de presse diffusé par l’Élysée, en décembre 2015, l’on avait appris qu’un sous-marin russe « équipé de missiles de croisière » rôdait dans le sillage du groupe aéronaval français.

Un an plus tard, il fut rapporté qu’un sous-marin de type Oscar II, armé de missiles de croisière anti-navire P-700 Granit (code Otan : SS-N-19 « Shipwreck »), susceptibles de déjouer les défenses d’un groupe aéronaval, avait été repéré près des porte-avions Charles de Gaulle et USS Eisonhower.

Photo : FREMM Aquitaine (c) Marine nationale

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]