Le Conseil de défense croate recommande l’achat d’avions F-16 d’occasion auprès d’Israël
En 2017, la Croatie, membre de l’Otan depuis 2009, a lancé un appel d’offres afin de moderniser son aviation de combat, laquelle compte une douzaine d’antiques MiG-21 Bis/UM acquis auprès de l’Ukraine dans les années 1990.
Ce dossier est une urgence, d’autant plus que, désormais, les forces armées croates ont plus de marges de manoeuvre budgétaires (les dépenses militaires du pays ont progressé de 7% en 2017, soit une hausse de 600 millions d’euros).
La vétusté des MiG-21 met en effet en danger la vie de ses pilotes (fin 2016, seulement 4 appareils étaient encore en état de voler) et pose un problème de sécurité nationale, au point que Zagreb a envisagé de faire appel à l’Otan pour assurer la surveillance de son espace aérien. En outre, le voisin serbe, avec lequel les relations ne sont pas toujours simples, ayant pu compter sur la livraison de MiG-29 russes, la Croatie ne peut être en reste.
Parmi les cinq options étudiées par l’état-major croate, il était question d’acquérir le JAS-39 Gripen du suédois Saab, le FA-50 « Golden Eagle » du sud-coréen Korea Aerospace Industries ou encore des F-16 de seconde main auprès de la Grèce, des États-Unis ou d’Israël.
En janvier, en marge du Forum économique mondial de Davos, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a proposé à son homologue croate, Andrej Plenković, des F-16 « Barak » pour environ 500 millions de dollars.
Finalement, le Conseil de défense croate a estimé, ce 28 mars, que l’offre israélienne était la plus intéressante. Et, à ce titre, il a recommandé au gouvernement de la retenir.
« Le Conseil de défense […] estime que l’offre d’Israël est la meilleure et a recommandé au gouvernement d’approuver l’achat », a-t-il en effet annoncé, via un communiqué.
« La décision a été prise à l’unanimité. Nous avons considéré tous les éléments, des aspects financiers aux besoins de la Croatie. Nous avons pris en compte les intérêts nationaux, nos besoins, les opportunités et le développement de la Croatie », a fait valoir Kolinda Grabar Kitarović, la présidente croate.
« Nous avons examiné tous les détails et nous pensons que nous prenons une décision responsable qui assurera l’avenir de force aérienne pendant plus de 30 ans », a précisé M. Plenković. Les F-16 C/D Barak [block 30] avaient été livrés à Israël à partir de 1988
« C’est une décision historique […] un projet qui garantit la sécurité et la souveraineté de la Croatie », a, de son côté, commenté Damir Krsticevic, le ministre croate de la Défense.
Au total, la force aérienne croate recevra les deux premiers des 12 F-16 C/D Barak commandés en 2020. Ensuite, 6 autres seront livrés en 2021 et la quatre derniers en 2022. Le montant du contrat s’élèverait à 403 millions d’euros. Une somme qui compred, en plus des appareils, de l’armement, deux simulateurs ainsi que la formation des pilotes et des techniciens.
L’autre offre qui aurait l’emporter était celle défendue par Saab. Le constructeur suédois avait soumis son JAS-39 Gripen pour 700 millions d’euros. Mais sans l’armement.