Terrorisme/EI : Le preneur d’otages de Trèbes abattu lors de l’assaut donné par le GIGN

Peu avant 10H30, vers l’ancien site des Aigles de la Cité à Carcassonne, ce 23 mars, un individu a volé une voiture après avoir gravement blessé son conducteur et tué un passager. Est-ce lui qui  a ensuite suivi un groupe de 4 policiers d’une compagnie républicaine de sécurité (CRS) qui rentraient à leur caserne après un footing, avant de tirer au moins cinq coups de feu dans leur direction? L’enquête le confirmera.

Quoi qu’il en soit,  CRS a ainsi été touché à l’épaule. L’un de ses camarades a eu le temps de relever le numéro figurant sur la plaque minéralogique du véhicule utilisé par l’assaillant.

Ensuite, vers 11H15, cette voiture s’est garée sur le parking d’un supermarché « Super U », à Trèbes, une localité de 5.600 habituants, située un quart d’heure de route de Carcassonne. Selon un témoin, un homme – sans doute celui qui a tiré sur les CRS – est entré dans l’établissement en criant « Allah akbar! ». Et des coups de feu ont été entendus.

L’alerte ayant été rapidement donnée, la gendarmerie a bouclé le secteur et commencé à faire évacuer les clients. Selon le parquet de Carcassonne, l’individu a alors prétendu être un soldat de l’État islamique (EI ou Daesh). Information qui reste à confirmer, il aurait exigé la libération de Salah Abdelsam, l’un des terroristes ayant participé aux attaques du 13 novembre 2015 à Paris.

Rapidement, le parquet de Carcassonne s’est dessaisi de l’affaire au profit de la section antiterroriste du parquet de Paris, qui a ouvert dans la foulée une enquête pour « assassinat, tentative d’assassinat et séquestrations sous conditions en relation avec une entreprise terroriste. » Cette dernière a été confiée à la Sous direction antiterroriste (SDAT), la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Montpellier.

À 12H15, les gendarmes du GIGN-Toulouse, du PSIG de Castelnaudary et de celui de Carcassonne ainsi que du PSIG Sabre de Narbonne sont arrivés sur place. Dans le même temps, un lieutenant-colonel de la gendarmerie a pris la place d’une femme qui était retenue en otage. Ce dernier a permis à ses camarades de savoir ce qu’il se passait à l’intérieur du supermarché en laissant allumé son téléphone portable sur une « table », selon les explications données par Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur.

Puis, vers 14H30, alors que des coups de feu venaient de se faire entendre, le GIGN a donné l’assaut. Cette séquence, qui aura duré une dizaine de minutes, s’est terminée par la mort de l’assaillant. Deux gendarmes ont été blessés, de même que l’officier qui s’était constitué prisonnier.

Le ministre de l’Intérieur a d’ailleurs salué le courage de ce lieutenant-colonel qui, âgé de 45 ans, a été touché gravement. « Un acte d’héroïsme comme en sont coutumiers les gendarmes et les policiers qui s’engagent au service de la sécurité de nos concitoyens », a-t-il dit.

Selon un bilan encore provisoire, le bilan de cette prise d’otages est d’au moins deux tués.

En outre, M. Collomb a donné des précisions sur le terroriste abattu par le GIGN. « C’était un solitaire qui est passé à l’acte », a-t-il dit, avant de préciser qu’il s’appelait Redouane Lakdim (26 ans) et qu’il était connu des services de police pour des actes de petite délinquance. « Nous l’avions suivi et nous pensions qu’il n’y avait pas de radicalisation ».

« Il est passé à l’acte brusquement alors qu’il était déjà surveillé », a continué le ministre. « Il venait de Carcassonne et il est parti pour aller jusqu’à Trèbes. Nous sommes dans une petite ville tranquille. Hélas la menace est partout », a-t-il déploré.

Plus tard, via son agence de propagande Amaq, l’État islamique a revendiqué les attaques de Carcassonne et de Trèbes en qualifiant Redouane Lakdim de « soldat du Califat », sans plus de détails.

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