Le 14e A400M Atlas destiné à l’armée de l’Air a été livré avec quelques mois d’avance
Si l’armée de l’Air a dû attendre longtemps l’arrivée de son premier avion de transport A400M « Atlas », ce ne sera pas le cas pour le 14e exemplaire, qui vient de rejoindre la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy avec « plusieurs mois d’avance sur la date prévue, grâce aux améliorations notables de la qualité des aéronefs livrés », a indiqué, ce 22 mars, le ministère des Armées.
Cela étant, ce dernier a aussi précisé que « les tests menés par la Direction générale de l’armement (DGA) et l’armée de l’air permettent […] d’envisager d’augmenter prochainement les capacités tactiques de l’avion », a précisé le ministère des Armées, qui a notamment cité une « meilleure utilisation » de l’A400M sur les terrains sommaires. Le communiqué ne mentionne pas le ravitaillement en vol des hélicoptères ou le largage de parachutistes via les deux portes latérales.
Outre ce 14e A400M destiné à l’armée de l’Air, Airbus a également livré, en même temps, à Séville, le 18e exemplaire attendu par la Luftwaffe [force aérienne allemande, ndlr]. La date [le 20 mars] retenue pour cette première coïncidait avec le 20e anniversaire de la signature de la convention ayant conféré une personnalité juridique à l’Oorganisme conjoint de coopération en matière d’armement [OCCAR], qui gère le programme.
Avec ces deux livraisons, Airbus a franchi le seuil des 60 appareils construits. Récemment, et afin de pallier aux difficultés du programme A400M, l’industriel a indiqué avoir passé une nouvelle charge de 1,3 milliard d’euros sur les comptes 2017. En outre, il va également réduire la cadence de production de cet avion à 8 exemplaires par an en 2020, contre 19 en 2017. Le tout sur fond de réorganisation de ses effectifs (avec la suppression de 3.700 emplois).
Par ailleurs, et au-delà de ses capacités tactiques, l’A400M connaît des problèmes de disponibilité. Sur ce point, le général André Lanata, le chef d’état-major de l’armée de l’Air (CEMAA), attend une amélioration rapide de cette situation, qui n’est évidemment pas sans conséquences sur le transport aérien tactique.
« J’attends des efforts de la part de l’industriel pour que le plan d’action global que l’armée de l’Air a initié porte rapidement ses fruits », a ainsi affirmé le général Lanata, lors de sa dernière audition à l’Assemblée nationale. « Il faut aussi absolument que l’industrie trouve rapidement des solutions aux défauts techniques de jeunesse qui handicapent trop la flotte A400M. Un dialogue étroit est engagé avec l’industriel », a-t-il insisté.
Pour rappel, le projet de Loi de programmation militaire (LPM) actuellement discuté au Parlement prévoit la livraison de 11 A400M Atlas supplémentaires d’ici 2025 pour les besoins de l’armée de l’Air.
Photo : armée de l’Air