Les manoeuvres annuelles des forces américaines et sud-coréennes seront plus courtes que prévu

Début janvier, les États-Unis et la Corée du Sud ont annoncé que leurs manoeuvres militaires (Key Resolve et Foal Eagle), menées chaque année, allaient être reportées après l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de Pyeongchang.

Ces exercices mobilisent généralement des dizaines de milliers de militaires ainsi que des moyens conséquents. Et ils suscitent de vives critiques à Pyongyang, où l’on considère qu’ils visent à préparer une invasion de la Corée du Nord.

Durant cette trêve olympique, les tensions ont baissé d’un cran dans la péninsule coréenne. Cela fait maintenant plusieurs semaines que la Corée du Nord n’a plus procédé à des tirs de missiles balistiques et il est question qu’il y ait, en main prochain, un sommet entre le président américain, Donald Trump, et le maître de Pyongyang, Kim Jung-Un. Ce que la partie nord-coréenne n’a toutefois pas officiellement confirmé.

Pour autant, Washington et Séoul n’ont pas renoncé aux exercices Foal Eagle et Key Resolve. En effet, il a été annoncé, ce 20 mars, qu’ils commenceront le 1er avril. Et, sans doute pour ne pas gêner les pourparlers en vue d’une rencontre entre les dirigeants américains et nord-coréens, la durée de l’un de deux sera raccourcie d’un mois.

« Le commandement des Nations unies en Corée a notifié aujourd’hui l’armée nord-coréenne du calendrier et de la nature défensive des exercices annuels. […] Il est prévu que l’entraînement commence le 1er avril et que son ampleur soit similaire à ceux des années précédentes », a ainsi précisé le ministère sud-coréen de la Défense.

« Les exercices Key Resolve se dérouleront pendant deux semaines à la mi-avril et les exercices Foal Eagle sont prévus pour quatre semaines », a confirmé Comité des chefs d’état-major interarmées (JCS).

« Nos exercices combinés sont à orientation défensive et il n’y a aucune raison pour que la Corée du Nord les considère comme une provocation », a fait valoir, de son côté, le Pentagone.

Pour rappel, Foal Eagle est un exercice d’état-major, c’est à dire qu’il consiste à réaliser des simulations par ordinateur. Quant à Key Resolve, dont la durée sera donc réduite, implique 11.500 militaires américains et 290.000 soldats sud-coréens.

« Concernant les exercices Foal Eagle comprenant d’importantes opérations sur le terrain, les corps des Marines des deux pays s’apprêtent à effectuer l’exercice Ssangyong sur la péninsule coréenne du 1er au 8 avril. La Corée du Sud déploiera un régiment alors que les Etats-Unis enverront une brigade à l’entraînement », a précisé l’agence Yonhap. Et, a priori, le scénario simulant une guerre dans la péninsule coréenne [le plan d’opération 5015] ne sera pas au programme.

L’an passé, lors de ces exercices conjoints, la Corée du Nord avait tiré plusieurs missiles balistiques « S’ils empiètent sur la souveraineté ou la dignité de la République populaire démocratique de Corée [RPDC] ne serait-ce qu’un peu, son armée lancera impitoyablement des frappes de haute précision du sol, de l’air, de la mer et sous l’eau », avait prévenu l’agence officielle nord-coréenne KCNA. À l’époque, le contexte était plus tendu qu’il ne l’est maintenant, avec un président Trump multipliant les allusions à une possible intervention militaire contre Pyongyang.

Pour le moment, la Corée du Nord n’a pas réagi à l’annonce de la tenue de ces manoeuvres militaires.

Le Plus : Les Nations unies ont publié le rapport d’experts relatifs aux violations des sanctions par la Corée du Nord (et à ses liens avec la Syrie) : http://undocs.org/fr/S/2018/171

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