La France accroît l’aide militaire accordée au Liban

En novembre 2014, la France et l’Arabie Saoudite signèrent un contrat d’une valeur de 3 milliards de dollars afin de livrer des équipements militaires au Liban, alors confronté à la menace jihadiste venant de son voisin syrien.

Appelé DONAS (Don Arabie Saoudite), ce contrat prévoyait la livraison de trois patrouilleurs, de véhicules blindés, de missiles MILAN, d’hélicoptères et de Camions équipés d’un système d’artillerie (CAESAr).

Seulement, en 2016, et outre des tensions avec avec l’ODAS, une société française chargée de négocier les contrats d’armement avec l’Arabie Saoudite, Riyad décida de le suspendre, afin de protester contre les prises de positions de Beyrouth, inspirées par le Hezbollah, la milice chiite soutenue par Téhéran.

Cependant, en janvier 2017, lors d’une visite du président libanais, Michel Aoun, à Riyad, il avait été annoncé une reprise des livraisons au Liban. Mais, plus tard, le contrat DONAS devint le contrat SFMC (Saudi-French Military Contract) et l’Arabie Saoudite décida de doter ses propres forces armées des matériels initialement prévus pour le pays du Cèdre, lequel n’a reçu à ce jour qu’un lot de missiles MILAN.

Ainsi, en décembre, Riyad a versé un premier acompte aux Constructions Mécaniques de Normandie (CMN) pour lancer la construction des trois patrouilleurs de type Combattante FS56 pour les besoins de ses forces navales.

Cela étant, et dans le même temps, la France et le Liban ont intensifié leur coopération militaire, laquelle s’est traduite par la fourniture de Véhicules de l’avant blindé (VAB) armés de missiles anti-char HOT et la mise en place de formations techniques et tactiques, via des détachements d’instruction opérationnelle (DIO) français.

La visite à Paris, le 8 mars, de Yaacoub Sarraf, le ministre libanais de la Défense, devait être l’occasion d’aller plus loin encore. Ainsi, à l’issue d’une rencontre avec Florence Parly, son homologue française, il a été annoncé que la France allait fournir au Liban une nouvelle aide militaire d’un montant de 14 millions d’euros.

Dans le détail, il s’agira de « compléter les capacités anti-char » des forces armées libanaises [FAL] avec « la cession de 100 missiles HOT, d’un simulateur, des maquettes d’entraînement et des lots de pièces de rechange et d’outillage » ainsi que de « fournir des équipements à des unités spécifiques (tireurs d’élite, troupes de montagne et force d’intervention. »

Il est aussi question de former les militaires libanais dans les domaines de la lutte contre les engins explosifs improvisés (IED) et des capacités cynophiles. A priori, d’autres annonces sont attendues dans les prochains jours.

« L’objectif est de renforcer la capacité d’action autonome de l’armée libanaise » et donc de « renforcer l’État libanais », a-t-on fait valoir dans l’entourage de Mme Parly.

L’idée – également suivie par Washington, qui a effectué plusieurs livraisons d’équipements militaires au Liban ces dernières années – est de renforcer les capacités des forces armées libanaises face à celles du Hezbollah. « Avec cet effort et avec les contributions nouvelles qu’elle annoncera prochainement, la France œuvre à la fois au renforcement des moyens de lutte contre la menace jihadiste et à l’appui de l’Etat libanais dans le plein exercice de sa souveraineté », a affirmé Mme Parly, via un communiqué.

Pour rappel, la France compte environ 800 militaires au Liban [opération DAMAN] au titre de la FINUL [Force intérimaire des Nations unies au Liban].

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