Attaques contre l’ambassade de France à Ouagadougou et le quartier-général burkinabè; Intervention des forces spéciales françaises

Pour la quatrième fois depuis janvier 2016, la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou, est le théatre d’une attaque d’hommes armés. Il était environ 10h30, ce 2 mars, quand une explosion et des tirs ont été entendus par des témoins dans les quartiers où se trouvent l’ambassade de France et l’état-major des forces armées burkinabé.

Dans un premier temps, et étant donné la proximité des bâtiments officiels implantés à Ouagadougou, il était difficile de savoir quelles étaient les cibles des assaillants. En effet, l’ambassade de France est située à quelques encablures de la primature et de l’Assemblée nationale burkinabè tandis que le camp Guillaume Ouédraogo, qui abrite l’état-major, fait face à l’Institut français.

Cela étant, c’est bel et bien l’ambassade française qui a été visée par les assaillants. L’information a été confirmée par Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, qui a parlé « d’attaque à la kalachnikov ». A priori, cinq hommes armés auraient été empêchés de pénétrer à l’intérieur de l’enceinte diplomatique grâce au dispositif de sécurité. Plus tard, une fois la situation sous contrôle, les autorités burkinabè ont fait état de 4 tués parmi ces derniers. Aucune victime française ne serait à déplorer.

Au moment de l’attaque contre l’ambassade, un véhicule a explosé devant le quartier général des forces burkinabè. Là, il est question d’une « dizaine d’assaillants ». Il n’est pas clair si la voiture piégée (VBIED) était conduite par un kamikaze, ce qui serait « conforme » au mode opératoire traditionnellement suivi par les jihadistes.

Les unités d’intervention burkinabè ont rapidement été déployées pour contrer ces attaques. De même que les forces spéciales françaises de la TF Sabre, un de leurs hélicoptères (un Puma) ayant été photographié dans le ciel de Ouagadougou avant de se poser dans la cour de la Primature, à une centaine de mètres de l’ambassade.

Pour les autorités burkinabè, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’attaques terroristes, d’autant plus que des groupes armés actifs dans la bande sahélo-saharienne (BSS), en particulier l’État islamique dans le grand Sahara (EIGS), ont défié la force conjointe du G5 Sahel, dont le Burkina Faso est l’un des cinq contributeurs. Cela étant, il n’est pas totalement exclu qu’elles aient été menées par des mutins, en soutien aux soldats du du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), lesquels sont actuellement jugés pour avoir tenté de renverser le gouvernement provisoire mis en place après la chute du président Blaise Compaoré, en octobre 2014.

La ville de Ouagadougou a été visé pour la première fois par des groupes armés terroristes (GAT) en janvier 2016. À l’époque, des jihadistes agissant au nom d’al-Mourabitoune et d’al-Qaïda au Maghreb islamique avaient attaqué le Splendid Hotel et la terrasse du restaurant Le Cappuccino (30 tués et 150 blessés). Une seconde attaque fut commise en août 2017, cette fois contre le café-restaurant Istanbul, sur l’avenue Kwame-Nkrumah par deux hommes armés de fusils Kalachnikov (19 tués). Contrairement à la première, elle n’a toujours pas été revendiquée.

Enfin, en novembre dernier, alors que le président Macron était attendu à Ouagadoudou, un véhicule de l’armée française fut visé par un jet de grenade. Trois riverains furent blessés, dont un grièvement.

Photo : Archive

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