Airbus a obtenu un accord sur la révision du calendrier des livraisons de l’avion de transport A400M « Atlas »

Fin janvier, Airbus a indiqué avoir livré 19 avions militaires de transport A400M « Atlas » l’an passé, ce qui a porté le total des livraisons à 57 depuis 2013. Seulement, les exemplaires reçus par les clients ne disposent pas de l’ensemble des capacités tactiques requises. Et, avec les retards pris dans la réception de ces appareils, certains, comme l’Allemagne, ont imposé des pénalités financières au constructeur.

Le développement de l’A400M n’aura pas été sans nuage. Déjà, en 2010, les clients d’Airbus avait dû se mettre d’accord pour prendre en charge les 5,2 milliards d’euros de surcoûts générés par les problèmes techniques liés à la motorisation et les retards. Ils décidèrent ainsi de mettre la main à la poche pour 2 milliards supplémentaires, d’accorder à Airbus un prêt de 1,5 milliard sous forme d’avances remboursables gagées sur les futures exportations et de renoncer aux pénalités qu’ils étaient alors en droit d’exiger (le programme accusait 4 ans de retard à l’époque).

Mais cela n’a pas été suffisant. En 2016, Airbus, dont la gestion de ce programme n’est pas sans reproche, fut contraint de mettre en provision 2,2 milliards d’euros supplémentaires pour faire face à de nouvelles difficultés techniques, dues, cette fois, aux boîtes relais des réducteurs d’hélices (PGB – Propeller Gear Box) de ses turbopropulseurs TP-400. Et cela, en plus du retard pris dans la mise au point des capacités tactiques de l’A400M. L’an passé, une nouvelle charge de 1,2 milliard avait été passée dans les comptes de l’avionneur.

Aussi, le constructeur européen souhaitait discuter avec ses clients de l’Otan (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Luxembourg, Royaume-Uni et Turquie) pour les convaincre de limiter les pénalités financières et les reports de paiement. Faute de quoi, l’avenir de l’A400M risquait d’être en péril. Et visiblement, l’argument a fait mouche.

En effet, à l’issue d’une réunion, à Londres, avec les États partenaires du programme et sous l’égide de l’Organisme conjoint de coopération en matière d’armement (OCCAr) , Airbus a annoncé, le 7 février avec signé une déclaration d’intention visant à revoir le calendrier des livraisons de l’A400M. Ce qui limitera les pénalités financières.

« L’OCCaR, les nations clientes et Airbus ont convenu de modifier certains éléments contractuels, dont un plan de livraison remanié ainsi qu’une feuille de route pour le développement et la qualification des capacités militaires finales de l’A400M », a en effet indiqué le constructeur aéronautiquen dans un communiqué. « Ce jalon va permettre de rendre plus robuste et fiable l’exécution du programme, en réduisant les risques techniques et financiers », a-t-il insisté.

« L’accord avec nos clients est une étape importante dans la réduction des risques qui pèsent encore sur le programme A400M », s’est félicité Tom Enders, le patron d’Airbus. « Depuis son lancement en 2003, ce programme a toutefois souffert non seulement de problèmes techniques, mais aussi et surtout des imperfections du cadre contractuel qui ont entraîné des pertes significatives pour Airbus en qualité de maître d’oeuvre. Nous avons désormais la possibilité de stopper ou tout au moins de réduire l’hémorragie et de livrer les capacités dont ont besoin nos clients », a-t-il ajouté.

Initialement, le coût du programme A400M avait été estimé à 20 milliards d’euros. Désormais, il a dépassé les 30 milliards (+50%).

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