Les militaires américains déployés auprès des FDS à Manbij risquent d’être visés par la Turquie

Le 3 février, alors que l’opération « Rameau d’oliver », menée contre les milices kurdes syriennes (YPG) à Afrin, entrait dans sa troisième semaine, les forces armées turques ont perdu 7 soldats, dont 5 lors de la destruction d’un char [sans doute un Leopard 2?] par un missile.

Étant donné que les YPG bénéficient d’un appui de la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis dans leur combat contre l’État islamique (EI ou Daesh), il est possible que le missile utilisé ait été de facture américaine (un BGM-71 TOW?). Mais sur les images diffusées sur les réseaux sociaux par les miliciens kurdes, l’on croit reconnaître un AT-4 Spigot.

Quoi qu’il en soit, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a indiqué, le 4 février, qu’Ankara avait des informations sur l’origine du missile anti-char utilisé la veille par les YPG. Toutefois, a-t-il dit, il « ne serait pas juste d’en faire état publiquement avant que nous n’ayons une certitude absolue. » Et d’ajouter : Celui qui a donné cette arme « a pris le parti des terroristes » et « une fois que cela sera certain, nous partagerons cette information avec le monde entier. »

En attendant, M. Erdogan a assuré que la Turquie continuerait son offensive « avec détermination. » Or, à plusieurs reprises, Ankara a prévenu que la localité de Manbij serait son prochain objectif.

Prise à l’EI, en août 2016, cette localité est contrôlée par « le Conseil militaire de Manbij » (MMC), issu des Forces démocratiques syriennes (FDS), dont les YPG constituent le gros des troupes. Des forces spéciales américaines y sont actuellement déployées. L’on ignore si des militaires français sont aussi présents. L’on sait juste qu’ils conseillèrent les FDS lors des combat pour en chasser les jihadistes.

Depuis maintenant plus d’un an, Manbij fait l’objet d’un bras de fer entre Ankara et la coalition anti-jihadiste. Et, le 3 février, la Turquie a adressé une ferme mise en garde aux États-Unis, via Bekir Bozdag son vice-Premier ministre.

« S’ils (les miliciens kurdes) ne se retirent pas de Manbij, alors nous irons à Manbij et nous irons à l’est de l’Euphrate », a en effet affirmé M. Bozdag, à la chaîne de télévision CNN-Turk. « Nous ne souhaitons aucun affrontement avec les États-Unis à Manbij, à l’est de l’Euphrate ou ailleurs », a-t-il ajouté. « Les États-Unis doivent être conscients des sensibilités turques. Si des soldats américains portent des uniformes terroristes ou se trouvent parmi les terroristes au cours d’une attaque contre l’armée, alors il n’y aura aucune façon de faire la distinction », a-t-il prévenu.

Le responsable turc a fait une allusion au fait que des militaires américains avaient porté l’écusson des YPG sur leurs treillis quand ils conseillaient ces dernières face à l’EI. « S’ils s’opposent à nous vêtus de tels uniformes, nous les considérerons comme des terroristes », a insisté M. Bozdag.

En mars 2017, alors que les forces turques menaçaient de faire mouvement vers Manbij, les États-Unis y renforcèrent leur présence militaire afin de les en dissuader.

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