Qui sont les cinq pilotes victimes de l’accident ayant endeuillé l’Aviation légère de l’armée de Terre?

Ce 2 février 2018 est un jour noir pour l’armée de Terre, qui a perdu cinq des siens dans un accident ayant impliqué deux hélicoptère Gazelle de l’École de l’Aviation de l’armée de Terre (EALAT) du Cannet des Maures (Var). Selon toute vraisemblance, les deux appareils sont entrés en collision avant de s’écraser sur le secteur de Carbasse/Carcès.

Le ministère des Armées a donné l’identité de ces cinq victimes.

 

Lieutenant-colonel Stéphane Chaon – EALAT

Né le 20 décembre 1973 à Grenoble, Stéphane Chaon s’engage le 1e 1er octobre 1994 au titre de l’École nationale des sous-officiers d’active de Saint-Maixent. Ayant intégré l’École d’application de l’ALAT à Dax, il obtient son brevet de pilote d’hélicoptère avant d’être affecté au 3e Régiment d’Hélicoptères de combat (RHC) d’Étain en janvier 1996.

Après avoir participé à sa première opération extérieure en ex-Yougoslavie, il est admis à l’École militaire interarmes de Coëtquidan, où il se distingue en se classant 3e de sa promotion. Nommé lieutenant le 1er août 2001, il est affecté au 5e Régiment d’Hélicoptères de Combat en qualité de chef de patrouille.

« Volontaire et perfectionniste, son aisance et son assurance lui permettent de devenir très rapidement un excellent chef de patrouille. Particulièrement expérimenté, il possède une excellente maîtrise technique et tactique et s’investit dans l’instruction qu’il affectionne tout particulièrement », dit sa hiérarchie à son sujet.

Promu capitaine en 2005, il rejoint, deux ans plus tard, le groupement aéromobile de la section technique de l’armée de Terre à Chabeuil, où il prend le commandement de l’escadrille des moyens aériens. Puis, en 2009, il est affecté à l’école franco-allemande au Cannet-des-Maures en qualité de chef de cellule
gestion des moyens, puis en tant que responsable de l’organisation des tirs.

Diplômé d’état-major en 2010, il est promu commandant un an plus tard. En 2013, il rejoint la base école général Lejay en qualité de chef de la formation « hélicoptère reconnaissance attaque ». Puis il est nommé lieutenant-colonel le 1er août 2017.

Totalisant 2.500 heures de vol, lieutenant-colonel Chaon était titulaire de la médaille d’or de la défense nationale et de la médaille commémorative française avec agrafe « ex-Yougoslavie. » Il était marié et père d’une fille.

 

Capitaine Quentin Gibert – 4e RHFS

Né le 23 mai 1988 à Roanne, Quentin Gibert s’engage le 1er novembre 2007 au titre de l’École nationale des sous-officiers d’active de Saint-Maixent, puis rejoint l’École d’application de l’aviation légère de l’armée de Terre (EALAT) de Dax. Après avoir obtenu son brevet ainsi que le galon d’aspirant, il est affecté au 1er RHC de Phalsbourg en tant que pilote de reconnaissance et d’attaque.

Promu sous-lieutenant en 2011 et lieutenant un an plus tard, il est affecté à Djibouti puis suit différents stages au cours desquels il obtient les qualifications « survie en mer », « vol tactique » et « appontage ». Ce « travailleur consciencieux », enthousiaste et dynamique » participe à l’opération Serval, au Mali en 2014, en tant que pilote de Gazelle. « Ses excellentes qualités humaines et techniques, sa rigueur et son calme lui permettent de s’illustrer lors de missions de reconnaissances périlleuses en vallée d’Ametetaï », précise sa hiérarchie.

Promu capitaine en avril 2016, après un stage « survie » Otan en Norvège, il est sélectionné pour servir au sein du 4e Régiment d’Hélicoptères des Forces Spéciales (RHFS). Qualifié « opérateur régiment hélicoptères actions spéciales » (ORHAS), il participe aux opérations dans la bande sahélo-saharienne au sein de la Task Force Sabre. Au moment de l’accident de ce jour, il suivait un stage en vue d’obtenir une nouvelle qualification.

Totalisant 1.100 heures de vol, le capitaine Quentin Gibert était titulaire de la médaille outre-mer et de la médaille d’argent de la
défense nationale. Il était marié.

 

Capitaine François Mille – EALAT

Né le 1er avril 1982 à Dieppe, François Mille est incorporé à l’École nationale des sous-officiers d’active de Saint-Maixent en septembre 2001. Il obtient son brevet de pilote à l’École d’application de l’aviation légère de l’armée de Terre (EALAT) de Dax. En juin 2003, il est affecté au 3e RHC d’Étain, avec lequel il ne tarde pas à partir en Côte d’Ivoire pour sa première opération extérieure en tant que pilote de combat sur Gazelle.

Après deux autres OPEX en Côte d’Ivoire, il est sert en Afganistan en 2009 puis en 2010 en tant que puis chef de bord. « Ses compétences techniques et ses connaissances tactiques contribuent à l’excellente réalisation des missions opérationnelles qui lui sont confiées et font de lui un élément moteur au sein de son unité », dit sa hiérarchie à son sujet.

Rompu aux missions difficiles dans un environnement hostile, il est promu lieutenant en septembre 2010, en tant qu’officier sous contrat. La même année, il obtient sa qualification de moniteur
sur hélicoptère de reconnaissance et d’attaque, après avoir rejoint l’EALAT du Cannet-des-Maures.

Totalisant 3.100 heures de vol, le capitaine François Mille était titulaire de la médaille d’or de la défense nationale, de la médaille d’outre-mer avec agrafe « République de Côte d’Ivoire » et de la médaille commémorative française avec agrafe « Afghanistan ». Marié et père de deux enfants, il avait été félicité à deux reprises pour ses actions lors de la mission intérieure Hephaistos (lutte contre les incendies) et l’opération PAMIR, en Afganistan.

 

Capitaine Patrick Vasselin (EALAT)

Né le 18 novembre 1965 à Vitry-sur-Seine, Patrick Vasselin était passé par l’École nationale des sous-officiers d’active, qu’il avait intégrée peu avant son 20e anniversaire, avant d’obtenir son brevet à l’École d’application de l’aviation légère de l’armée de Terre (EALAT) de Dax.

Affecté, en 1986, au 1er RHC, ce passionné d’aéronautique s’illustre rapidement par son sens des responsabilités et du commandement. Quatre ans plus tard, il prend part à l’opération Daguet, en Irak. Au cours de cette dernière, il effectue 7 missions de reconnaissance offensive. Qualifié chef de bord sur hélicoptère léger « appui protection et antichar » un an plus tard, il est affecté, en 1994, au 3e RHC.

En 1998, il effectue une mission en mer à bord du transport de chaland de débarquement Siroco, avant de réussir son brevet de moniteur sur hélicoptères et le concours d’admission des officiers d’active des écoles d’armes. Après un passage à l’EALAT du Cannet-des-Maures, où il obtient la qualification de chef de patrouille, en 2000, il est affecté au 6e RHC de Compiègne. « Chef de patrouille et moniteur compétent, il transmet avec enthousiasme et pédagogie son savoir-faire aux jeunes pilotes », dit de lui sa hiérarchie.

Puis, à partir de 2002, il enchaîne les opérations extérieures : Kosovo en 2002, mission à bord du porte-hélicoptères Jeanne d’Arc, Kosovo à nouveau, puis Côte d’Ivoire. En 2007, ayant retrouvé le 1er RHC, il se voit confier le commandement de l’escadrille de commandement et de logistique. Puis, en 2012, il rejoint à nouveau l’EALAT du Cannet-des-Maures en tant qu’instructeur.

Le capitaine Patrick Vasselin comptait 5.400 heures de vol. Chevalier de l’ordre national du mérite, il était titulaire de la médaille de l’aéronautique, d’une citation avec attribution de la croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures, de la médaille d’or de la défense nationale, de la médaille outre-mer avec agrafe « Tchad », « République de Côte d’Ivoire » et « Moyen-Orient », ainsi que de la médaille commémorative française « ex-Yougoslavie ». Il était marié et père de quatre enfants.

 

Lieutenant Sébastien Greve (4e RHFS)

Né le 11 mars 1987 à Valence, Sébastien Greve s’engage en tant qu’officier sous contrat pilote et rejoint les écoles de Coëtquidan en février 2009. Nommé aspirant, il intègre l’École d’application de l’aviation légère de l’armée de Terre (EALAT) de Dax en juillet de la même année. « Très apprécié pour son comportement exemplaire et sa rigueur », il décroche son brevet de pilote de combat sur hélicoptère Gazelle en juin 2011, avant de rejoindre le 1er RHC, où il obtient rapidement ses qualifications complémentaires.

Promu sous-lieutenant en mars 2013, il se révèle être un « pilote performant et excellent sportif. » Jeune lieutenant, il participe à sa première opération extérieure en Centrafrique, au sein du sous-groupement aéromobile de la force Sangaris, en tant que pilote sur Gazelle Viviane. Là, il montre des qualités « d’endurance, de rusticité, de professionnalisme et de sérénité », tout en « sachant s’adapter à toute situation et faire face aux missions complexes. »

Ayant réussi les tests de sélection pour rejoindre le 4e RHFS en tant que pilote « Gazelle », il réussit avec brio son stage d’opérateur régiment hélicoptères actions spéciales (ORHAS).

Cet officier « d’une grande droiture morale et donnant en
permanence le meilleur de lui-même », selon sa hiérarchie, suivait une nouvelle formation en vue d’obtenir une nouvelle qualification à l’EALAT du Cannet-des-Maures. Comptant plus de 900 heures de vol, le lieutenant Greve était titulaire d’une citation avec attribution de la croix de la valeur militaire avec étoile de bronze, de la médaille outre-mer avec agrafe « République de Centrafrique » et de la médaille d’argent de la défense nationale. Marié, il était père de quatre enfants.

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