Selon le général Bosser, la Loi de programmation militaire prévoit d’accélérer le renouvellement des blindés de l’armée de Terre

Après avoir gagné la « bataille des effectifs », le général Jean-Pierre Bosser, le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT) vient d’en gagner une autre, également très importante : l’accélération du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] dans le cadre de la prochaine Loi de programmation militaire [LPM].

Pour rappel, selon les plans actuels, le programme SCORPION prévoit la livraison de 1.668 Véhicules blindés multi-rôles de type « Griffon » et de 248 Engins blindés de reconnaissance et de combat (EBRC) de type « Jaguar » afin de remplacer les Véhicules de l’avant blindé (VAB) qui ont largement fait leur temps ainsi que les chars AMX-10RC et ERC-90 Sagaie.

En outre, le premier Groupement tactique interarmes (GTIA) « SCORPION » est prévu pour être projetable à partir de 2021, et la première brigade « SCORPION » en 2023. Accélérer le ce programme permettrait à l’armée de Terre de disposer, d’ici 2025, de 1.310 Griffon au lieu de 800 et de 143 Jaguar au lieu de 110.

Lors de ses voeux au personnel de l’armée de Terre, diffusé via Twitter (où, a-t-il dit, il a l’intention d’intervenir très régulièrement à l’avenir), le général Bosser a estimé que cette future LPM serait « exceptionnelle », en étant à la fois à « hauteur d’homme et de haute technologie. »

« Nous devrions moderniser nos équipements, accélérer les livraisons de SCORPION et du [fusil d’assaut] HK-416F, par exemple, et donc favoriser la modernisation notamment du segment médian », a annoncé le général Bosser.

L’accélération du programme SCORPION était l’un des chevaux de bataille du CEMAT. Et c’est une mesure de bon sens. En effet, maintenir en service des véhicules très éprouvés par le rythme opérationnel auquel ils ont été soumis pendant des années ne peut faire qu’augmenter les dépenses pour leur maintien en condition opérationnelle (MCO), sans pour autant régler les problèmes d’obsolescence et d’usure.

Dans ces conditions « retaper » un VAB selon les exigences de SCORPION coûterait ainsi 1,4 million d’euros alors que l’accélération des livraisons des Griffon, même si elle est plus coûteuse dans l’immédiat (188 millions d’euros de plus), est cependant plus avantageuse sur le long terme.

En effet, comme l’a expliqué le député Thomas Gassiloud dans un récent rapport, « au regard des coûts d’entretien et des durées d’amortissement de chacun de ces matériels, la possession d’un Griffon est plus économique que celle d’un VAB modernisé ».

Qui plus est, et comme l’a souvent souligné le général Bosser lors de ses auditions au Parlement, accélérer la livraison des Griffon permettrait d’améliorer grandement la protection et l’efficacité de ses troupes.

Par ailleurs, le CEMAT a également indiqué que « l’amélioration des conditions de vie du soldat et des familles » est prévue par la prochaine LPM. De même qu’un effort sur les « petits équipements », dits de « cohérence ». Ces derniers (lunettes de vision nocturne, protection, etc) ont souvent été négligés par le passé étant donné qu’ils n’ont pas la même visibilité que les grands programmes d’armement. Seulement, ils restent nécessaires pour « surclasser » l’adversaire.

Enfin, le général Bosser a également évoqué un « effort dans le domaine nouveau de l’innovation », pour lequel « l’armée de Terre a énormément de projets ». Il ne les a évidemment pas cités… Mais il pourrait être question de lancer des études sur un nouveau char de combat appelé à succéder au Leclerc, du « Système commun de feux indirects » (CIFS, pour Common Indirect Fire System) qui permetrait de remplacer à la fois le CAESAr et le Lance-roquettes unitaire (LRU) ou encore du programme système futur sol-air en basse couche (SABC).

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