Un jihadiste condamné à 10 ans de prison pour un projet d’attentat contre la base navale de Toulon

Le 29 octobre 2015, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) interpella Hakim Marnissi, alors âgé de 25 ans, sur la base de soupçons sur un projet d’attentat contre des militaires de la base navale de Toulon.

Selon le ministre de l’Intérieur, qui était Bernard Cazeneuve à l’époque, cet individu avait été mis sous surveillance en raison « de sa radicalisation et de son soutien public aux thèses jihadistes. » L’interception de colis contenant une cagoule et un couteau de combat qui lui étaient destinés avait permis de déjouer ses plans.

Lors de sa garde à vue, Hakim Marnissi avait reconnu être en relation avec un certain Mustapha Mokeddem, parti au Levant pour rejoindre l’État islamique (EI ou Daesh). C’est au contact de ce dernier, par ailleurs interpellé en 2012 pour avoir menacé la rédaction de Charlie Hebdo, qu’il se serait radicalisé, au point de rompre avec sa famille, opposée à son départ en Syrie.

« Il n’a pas d’envergure. C’est un garçon solitaire qui a rompu les ponts avec sa famille. Plus personne chez nous n’a de contacts avec lui. Il a fui sa famille, qui était sa chance, pour vivre seul dans un foyer », avait confié son oncle, dans les colonnes du Parisien.  » Il s’est isolé, et voilà le résultat ! Il s’est fait gaver l’esprit sur Internet par des faux croyants pour faire le mariole. Il s’est réfugié là-dedans, comme beaucoup qui se sentent frustrés au lieu de s’arracher les mains pour travailler. S’il avait vraiment cherché à travailler, jamais il n’en serait arrivé là », avait-il ajouté, sans concession pour son neveu.

Jugé pour association de malfaiteurs à visée terroriste par le tribunal correctionnel de Paris, le 22 janvier, Hakim Marnissi est revenu sur les propos qu’il avait tenus lors de sa garde à vue. Alors qu’il avait expliqué avoir été incité par Mokkedem à passer à l’action en France en s’en prenant à la base navale de Toulon, le prévenu a prétendu avoir « été piégé par les policiers ».

Et Marnissi d’ajouter, selon le compte-rendu des débats de l’AFP : « Il n’y avait aucun projet de passer à l’acte » et Mokkedem avait parlé d’attaquer la base de Toulon sur « le ton de la rigolade. »

Une défense qui n’a pas convaincu le tribunal, qui a estimé avoir « suffisamment d’éléments » pour caractériser son « projet de commettre un attentat » contre la base navale de Toulon en s’attaquant à des militaires « au couteau » pour « mourir en martyr ». Il a donc été condamné à une peine de 10 ans de prison, assortie d’une période de sûreté de moitié. Soit le maximum que permet la loi.

Hasard du calendrier, le tribubal fédéral de Colombus [Ohio] a condamné, le même jour, Abdirahman Sheik Mohamud à 22 ans d’emprisonnement pour une affaire similaire. Parti en Syrie pour rejoindre le front al-Nosra, en 2014, il était revenu aux États-Unis avec le projet de s’attaquer à des militaires américains.

Photo : Base navale de Toulon

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