Un coordonnateur national sera bientôt nommé pour superviser la protection des gendarmes et de leurs familles

Quelques jours après l’assassinat d’un couple de fonctionnaires de police commis à Magnanville par un jihadiste s’étant réclamé de l’État islamique, le 13 juin 2016, la Direction générale de la Gendarmerie nationale (DGGN) avait annoncé un plan d’urgence pour renforcer la sécurité des gendarmes ainsi que celle de leurs familles.

L’une des mesures de ce plan portait sur le renforcement de la sécurité des 3.888 casernes de gendarmerie (soit 65.254 logements). Elle prévoyait ainsi le mise à jour des travaux urgents de protection ainsi que « l’application stricte des mesures sur la sécurité des armes de service, conservées dans des locaux ad hoc, et la mise à disposition des matériels pour garantir une riposte rapide en cas d’attaque d’une caserne. »

En 2017, ce plan de renforcement de la sécurité des casernes a bénéficé de 10 millions d’euros (en autorisation d’engagement et en crédits de paiement). Et il devrait se voir allouer 5 millions d’euros (en CP et AE) de plus dans le cadre de la Loi de finances pour 2018.

L’automne dernier, et malgré ce plan, des individus, appartenant vraisemblablement à la mouvance anarcho-libertaire, ont quand même pu s’introduire dans trois casernes de gendarmerie (1 en Haute-Vienne et 2 en Isère) pour y allumer des incendies. Dans au moins un des cas [celui de Meylan, ndlr], la volonté de viser les familles des gendarmes a été manifeste.

Lors de ses voeux à la Gendarmerie nationale, le 3 janvier, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a assuré que « l’État sera pleinement » aux côtés des gendarmes, d’abord pour restaurer le respect envers les forces de l’ordre, trop souvent victimes d’agressions quand ce n’est pas […] de véritables lynchages. »

« Je le dis avec force : jamais je n’accepterai de telles exactions. Jamais je n’accepterai que des casernes, là où vivent les gendarmes mais là où vivent aussi leurs familles, soient attaquées, comme ce fut le cas en 2017 en Haute Vienne et en Isère », a ajouté M. Collomb.

« Le gouvernement se montrera donc implacable avec tous ceux qui mettent en péril la sécurité de ceux qui sont là pour protéger nos compatriotes », a insisté le ministre.

En outre, M. Collomb a affirmé que le plan de sécurisation des casernes sera « pérennisé en 2018 ». Avec, donc, un financement de 5 millions d’euros. « Parce que la sécurité des militaires est une priorité ministérielle, un coordonnateur national de la protection sera nommé en 2018 pour superviser l’ensemble des questions relatives à la sécurité des gendarmes et à leurs familles », a-t-il enfin annoncé, sans plus de précision.

Par ailleurs, M. Collomb a souligné le rôle que joue la Gendarmerie en matière de contre-terrorisme.

« La menace a aujourd’hui changé de nature. Hier exogène, avec des attaques fomentées depuis les théâtres de guerre étrangers, elle est aujourd’hui endogène, œuvre d’individus qui, isolés ou en petit groupe, se radicalisent de manière soudaine avant finalement de passer à l’acte », a dit le ministre.

« De par son organisation ancrée sur le terrain, marquée par un lien étroit avec les acteurs locaux, la Gendarmerie nationale a tous les atouts pour lutter contre cette menace d’un genre nouveau », a poursuivi M. Collomb qui, au passage, a indiqué que les gendarmes suivent actuellement « plus de 1.000 individus radicalisés. »

Photo : Gendarmerie nationale

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