La Corée du Sud et le Japon songent à doter leurs bâtiments d’assaut amphibie d’avions F-35B

À quelques années d’intervalle, le Japon et la Corée du Sud ont commandé, auprès des États-Unis, respectivement 42 et 40 avions de combat dits de 5e génération F-35A, c’est à dire la version « classique » de l’appareil développé par Lockheed-Martin.

Seulement, avec les tensions dans la péninsule coréenne et les ambitions chinoises, en particulier dans le domaine des capacités aéronavales, Tokyo et Séoul sont en train de revoir leurs plans.

Ainsi, selon l’agence de presse Yonhap, l’état-major sud-coréen envisagerait l’acquisition d’un certain nombre de F-35B, soit la version STOVL (short take-off and vertical landing / décollage court et à atterrissage vertical), afin d’en équiper au moins le ROKS Marado, le second navire d’assaut amphibie de la classe Dokdo actuellement en construction au chantier naval Hanjin Heavy Industries.

D’après une source militaire sud-coréenne citée par Yonhap, le ROKS Dokdo, le premier bâtiment de la série, pourrait être concerné, sous réserve que mener des travaux pour lui permettre d’accueillir des F-35B. « L’idée est pesée à la lumière de maximiser la valeur stratégique des capacités de ces navires », a-t-elle expliqué.

« Les réflexions vont se poursuivre sur la possibilité de faire fonctionner les F-35B en redessinant les ponts du Dokdo et du nouveau navire en construction », a expliqué une autre source à l’agence de presse sud-coréenne.

Au Japon, qui n’a plus la capacité de mettre en oeuvre des avions de combat embarqués depuis sa capitulation en 1945, une réflexion similaire est en cours. Là, il est question de doter les deux « destroyers porte-hélicoptères » de la classe Izumo de F-35B.

« En ce qui concerne notre posture de défense, nous menons constamment différents examens. Mais aucun examen concret n’est en cours sur l’introduction du F-35B ou la modification des destroyers de la classe Izumo », a toutefois affirmé Itsunori Onodera, le ministre japonais de la Défense.

Mais d’après Reuters, trois sources gouvernementales au fait de ce dossier ont confirmé que Tokyo « ne perdait pas de vue l’éventuel achat de F-35B ».

Quand le JDS Izumo avait été mis en service, en 2015, la Chine avait protesté en faisant valoir que ce navire, susceptible d’accueillir d’autres aéronefs que des hélicoptères, risquait de changer l’équilibre militaire en Asie.

Cela étant, permettre aux deux navires de la classe Izumo d’avions de combat répondrait au scénario selon lequel le Japon aurait à mener une opération amphibie pour éventuellement reprendre des îles convoitées par la Chine, comme l’archipel Senkaku.

Reste que si l’idée est séduisante sur le papier, elle est évidemment compliquée à mettre en musique. Il faudra en effet que les navires des classe Dokdo et Izumo soient modifiés en conséquence, ce qui passe, par exemple, par l’application d’un revêtement spécial sur le pont d’envol pour qu’il puisse résister à la chaleur dégagée par le réacteur du F-35B lors des atterrissages verticaux. En outre, il faudra agrandir les magasins de munitions et revoir à la hausse les capacités de stockage du carburant d’aviation, la consommation d’un avion de combat étant nettement plus importante que celle d’in hélicoptère.

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