Armées : Les 700 millions d’euros de crédits gelés ont finalement été débloqués

Le gel de 700 millions d’euros dans le budget des Armées (précisément dans le programme 146 « Équipement des forces ») avait suscité l’inquiétude des parlementaires, au point que la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense manifesta sa mauvaise humeur en s’abstenant lors du vote sur les crédits alloués aux armées dans le cadre du projet de loi de finances initiale 2018.

« Qu’attend le gouvernement pour sortir ces 700 millions d’euros du congélateur? Qu’ils ne soient plus consommables? », s’était alors insurgé le sénateur Christian Cambon (LR), le président de cette commission.

L’enjeu était de taille, d’autant plus que le programme 146 venait de subir une annulation de 850 millions d’euros de crédit, laquelle eut pour conséquence le report de plusieurs opérations, dont la modernisation des Mirage 2000D.

À l’Assemblée nationale, le député Joaquim Pueyo (Nouvelle gauche) interpella, le 13 décembre, Mme le ministre des Armées, Florence Parly, sur cette question. Si ces 700 millions « ne sont pas pas débloqués, l’impact sur les budgets suivants serait très préoccupant et aurait une incidence sur la capacité à atteindre l’objectif de 2 % du PIB consacrés à la défense en 2025, fixé par le président de la République. Le budget de la défense, en relative hausse pour 2018, subira d’une manière ou d’une autre les effets de ces décisions budgétaires », fit-il valoir.

La réponse de Mme Parly invitait alors à un optimisme mesuré. Ayant assuré, à plusieurs reprises devant les parlementaires, de sa détermination pour obtenir le dégel de ces crédits, elle laissa entendre qu’un possible report de ces derniers pour l’exercice 2018 n’était pas exclu.

Plus tôt, lors d’une audition au Sénat, le chef d’état-major des armées (CEMA), le général François Lecointre, avait rappelé que ces « 700 millions d’euros de crédits budgétaires » avaient déjà été gelés en 2016 et qu’ils l’étaient toujours au moment de son intervention devant les sénateurs. « La consommation de ces crédits, le plus rapidement possible, est indispensable à la réalisation des équipements programmés et à une entrée réussie dans la nouvelle LPM, qui débutera à partir de 2019 et se terminera, je l’espère, en 2025 », avait-il expliqué.

Finalement, d’après une information donnée par La Tribune, confirmée plus tard par Mme le ministre des Armées, le ministère de l’Action et des Comptes publics a débloqué ces 700 millions. Après la décision relative à la prise en charge interministérielle des surcoûts liés aux opérations, il s’agit du second arbitrage gagné par Mme Parly. Toutefois, elle n’a pas eu gain de cause au sujet de l’article 14 de la Loi de programmation des finances publiques (LPFP), lequel, en plafonnant les « restes à payer », risque de compliquer la modernisation des Armées.

Photo : Ministère des Armées

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